Texte paru dans: / Appeared in:
Editions Les Arts Florissants |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Biqorie Vous avez bien lu: il s'agit du deuxième volume (qui en comptera trois) d'un florilège des madrigaux. Le premier, consacré aux Livres I à III, est prévu pour février 2015. Cette petite entorse à la chronologie a le mérite de nous plonger d'emblée au coeur des années décisives de Mantoue où se met en place le seconda prattica. Disons‑le sans ambages ~ la superbe âpreté de Rinaldo Alessandrini (chez Opus 111) a bouleversé notre compréhenion de cette musique. D'où quelques appréhensions à l'annonce de cette parution: le style très châtié des Arts Flo s'accordera‑t‑il avec ce répertoire ? Quid de Paul Agnew en meneur des troupes, dont on notait déjà la présence en tant que ténor dans l'anthologie bien lisse réalisée dans les années 1990 sous la houlette d'Anthony Rooley (Virgin) ? Appréhensions vite balayées tant ce qui frappe dès la première plage est la parfaite entente entre les chanteurs, fruit d'un programme longuement mûri et passé par l'épreuve décisive du concert. Sans doute l'acoustique de la cité de la musique, assez sèche et analytique, favorise‑t‑elle la netteté des contours au détriment du sfumato et des résonances enveloppantes. Mais la clarté des attaques, la variété du nuancier et le soin accordé aux madrigalismes dénotent une compréhension intime de cet univers, les voix agissant comme autant de flux de conscience en perpétuel mouvement. Les sopranos, notamment, savent quitter l'hédonisme du beau son pour raviver les textures de perçantes dissonantes, telles celles de la sixième partie de la Sestina, jouée ici sans basse continue, ce qui en renforce l'aspect funèbre et intériorisé. Soulignons enfin le soin éditorial comme la qualité de la notice historique qu'agrémente une courte nouvelle de René de Ceccatty. On attend la suite !
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