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Analyste: Gaëtan Naulleau Qui devinerait derrière la mise en place distraite, les rythmes flous, l'embonpoint d'un orchestre pourtant de poche, plusieurs piliers des Arts florissants ? Qui imaginerait qu'une violoniste de la trempe de Florence Malgoire a laissé passer maints défauts d'intonation dans une musique qui pourtant n'est pas du Webern ? La palette inouïe de L’Enharmonique se dilue dans l'à‑peu‑près. Les dérapages ne se comptent plus dès que le tempo excède l'andante. Nous exagérons ? Voyez le début de La Coulicam. Ou La Pantomime. Ou La Lapoplinière. Difficile de reprocher aux deux flûtistes (ajoutés par Les Dominos à l'effectif original) de surplomber le diapason des cordes, elles-mêmes divisées sur la question. Certes,
l'élargissement « en sextuor » (1768) des Pièces de clavecin en concerts
(1741) n'est pas un cadeau. L’espoir d'y trouver un moyen terme entre la
chambre et l'orchestre a attiré de nombreuses équipes (le pionnier Maurice
Hewitt, Daniel Cuiller, Christophe Rousset, Hugo Reyne), toutes à la peine
pour faire sonner les harmonies avec plénitude, faire rebondir les archets
comme la main du claveciniste sur les arpèges, organiser les plans sonores
avec lesquels Rameau jongle allègrement dans ses Concerts mais que le
transcripteur anonyme laisse en vrac. Florence Malgoire n'échoue pas: elle
n'essaie pas. Faute de temps ? de courage ? En tout cas pas, de connaître
les subtilités de la partition originale de 1741, dont elle nous a offert,
avec Les Nièces de Rameau (Accord), un enregistrement aussi solaire que
celui‑ci est terne. |
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