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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Bigorie Le voilà de retour dans la musique de Vivaldi à qui il doit ses débuts fracassants. La star des contre‑ténors français est donc en terrain connu mais non moins miné, on va le voir. « Pietà » : il s'agit notamment d'honorer la Vierge, que ce soit par le truchement du Stabat Mater (accablée aux pieds de la croix), du Salve Regina (intermédiaire privilégié entre les croyants et Dieu), ou via des motets ‑ tous à une voix. Beau programme au demeurant, où voisinent aux côtés du célèbre Stabat Mater des pièces nettement moins connues tel le Salve Regina RV 618, plus rare que le RV 616, lequel nécessite il est vrai un effectif plus fourni. D'où vient dès lors que l'ennui finisse par s'installer ? Sans doute en raison de l'uniformité qui semble le maître‑mot de cet enregistrement. Philippe Jaroussky a une voix d'ange. Il le sait. Mais en se cantonnant perpétuellement dans ce registre évanescent, sa prestation finit par verser dans le décoratif, le glacis mélodique prenant le relais de ce que les mots devraient véhiculer comme sens, les accents de sincérité comme émotion. Fin musicien, Jaroussky nous concède des diminutions du bout des lèvres, survole élégamment le rythme iambique des cordes (« Eia, Mater, fons amoris »), contrôle son souffle sur le fil, vocalise impeccablement (« Longe mala, umbrae, terrores »). L’absence de recueillement ‑ que ne suscite en rien l'accompagnement plutôt prosaïque des Artaserse ‑ s'avère cependant rédhibitoire dans ce répertoire sacré. Retour à Bowman (L’Oiseau Lyre) ou Mingardo (Opus 111) dans le Stabat. | |
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