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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Irene dans Tamerlano, Ottone dans Agrippina, Cornelia dans Giulio Cesare. C'est un peu le principe des faces B des 45t: les airs que l'on n'écoute pas en priorité, les personnages qui ne tiennent pas le haut de l'affiche. Nathalie Stutzmann a eu mille fois raison de s'intéresser à ces rôles dits seconds, à ces hommes et femmes de l'ombre pourtant indispensables à l'évolution du drame. Que serait Amadigi sans la jalousie de Dardano et Ariodante sans la perversité de Polinesso ? Il n'y a donc pas de « Scherza infida » (Ariodante) ni de « Va tacito e nascoto » (Giulio Cesare) mais « Pena tiranna » (Amadigi) et « Son contenta di morire » (Radamisto) effacent un temps leur souvenir par leur beauté grave et leur vigueur irrésistible. Nathalie Stutzmann a non seulement réussi une sélection originale qui réservera probablement des découvertes (Arianna in Creta, Silla) mais elle a également su l'organiser avec habileté, l'aérant de nombreuses ouvertures (Poro, Orlando, Partenope, Scipione). Chef, elle dirige un orchestre Orfeo 55 idéal de couleurs et de nuances, avec l'assurance et la conviction nécessaires, choisissant toujours le tempo et le ton justes: le vent de la colère souffle sur cet air de Cleone (Alessandro) et la douleur étreint celui d'Ottone (Agrippina). Chanteuse, elle prête à chacun des personnages un timbre singulier et une intelligence dramatique incontestable, de la fureur de Cornelia aux tendres sentiments de Claudio (Silla). Est‑il alors si urgent de retourner vers la lumière ? | |
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