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Analyste:
Jean‑Philippe Grospenin On y entend, avec émotion et reconnaissance, l'accomplissement d’une artiste hors du commun. Nathalie Stutzmann sert Handel avec autorité, profondeur, humilité, et un esprit pointu (Rosmira de Partenope). Les couleurs extraordinaires de la voix ont bien fructifié, avec un creux, une noirceur qui impressionnent, mais c'est l'imagination du style qui emporte la balance. Ni inertie ni hystérie. Comme dans cet orchestre ductile et plein, d'une rare économie dramatique. Le tact musical et la manière règnent avec l'éloquence des caractères, de la fierté héroïque (Zenobia dans Radamisto, magistrale) aux différents degrés de la tendresse: dialogue raréfié avec le théorbe dans l'air de Claudio (Silla), effusion noble du vaste « Son qual stanco pellegrino » d'Alceste (Arianna). L’élégie même offre une face changeante, entre la suspension cathartique d’Arsamene (Serse) et le désespoir d'Ottone (Agrippina). Trop d'âpreté dans le da capo ? Félicitons plutôt l’interprète de penser ces airs comme une architecture entêtante. Merveille de conduite sans esbroufe, celui d’Irene avec clarinettes (Tamerlano) confirme l'intelligence poétique qui distingue ce disque patiemment élevé, comme un excellent vin.
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