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Analyste:
Catherine Cessac C'est encore l'atmosphère tendre et galante de la pastorale qui gouverne la première partie de La Descente d'Orphée jusqu'à la mort d'Eurydice entraînant le départ du poète aux enfers pour tenter d'obtenir de Pluton le retour de sa bien‑aimée. Les deux
ouvrages étaient réunis dans une production scénique en 2011, expérience
dont bénéficie le disque. Les musiciens du Boston Early Music Festival ont
l'habitude de travailler ensemble et cela s'entend: plénitude des choeurs
dans ses diverses formations (notamment le beau trio masculin des suppliciés
apaisés par la voix d'Orphée), et aussi des instruments, tant les dessus que
les basses de violes qui accompagnent de leur son duveté le malheureux
Orphée implorant Pluton («Ah! laisse‑toi toucher à ma douleur extrême
», invocation reprise comme une litanie). Le ténor Aaron Sheehan dont
on avait déjà apprécié les qualités vocales et expressives dans Actéon
déroule une ligne de chant impeccable d'où l'expression de la douleur naît
naturellement. Ici, nul pathos superflu. Tout est dans la mesure, le calme
du geste, les sentiments à fleur de peau. L’enregistrement dans son entier
tire profit de cette retenue savamment nuancée. A l'image du chant d'Orphée,
la scène des enfers a quelque chose d'hypnotique qui nous laisse
bouleversée. |
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