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Analyste: Sophie Roughol Assomption, Nativité, Pâques, retour à la Nativité puis Ascension : Harry Christophers poursuit son anthologie palestrinienne avec pour guide le calendrier liturgique. Pour chaque volume, une messe, un hymne, trois extraits du Cantique des cantiques, quelques motets ou hymnes dont le fameux Stabat Mater a 8 pour le Volume III. En formation mixte, les dix‑huit chanteurs confirment la ductilité d'un choeur pourtant bien renouvelé en trente ans d'existence. Plus que les canons interprétatifs évidemment attendus d'un tel ensemble, l'intérêt sera suscité par un programme mêlant tubes et raretés: la découverte majeure est à débusquer au début du Volume IV, avec la majestueuse Missa O magnum mysterium, publiée en 1582, messe‑parodie construite sur le motet éponyme à six voix qui figurait dans le Volume Il de l'anthologie. Son Gloria stimule l'art rhétorique parfois lisse des Sixteen, le Benedictus et deux Agnus Dei s'avèrent nourris d'une dévotion authentique. Une merveille qui, associée au bel Ave Regina à double choeur publié en 1581, place ce volume en tête de série. La perfection formelle des Sixteen est hélas embuée d'une réverbération excessive, qui n'est pas atténuée dans le récent Volume V consacré à la Pentecôte. Dans cette dernière livraison, ne manquez pas l'hymne Veni Creator, qui alterne plain‑chant et versets polyphoniques, et la Messe lam Christus astra ascenderat : dans le Sanctus, la progression joyeuse entre les sections « Sanctus », « Pleni sunt coeli » et un « Hosannah » guilleret bouscule toute léthargie. Sommet du disque, le Veni sancte Spiritus associe deux choeurs aux tessitures très contrastées, jusqu'à des épousailles opulentes où le geste de Palestrina répond à la main des grands architectes de la Rome prébaroque. |
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