On peut se tourner vers un seul ou plusieurs des fils Bach, et vers des oeuvres de même catégorie ou non. L’éventail retenu ici est large: deux fils, trois symphonies et deux concertos pour instruments différents. Carl Philipp Emanuel se taille la part du lion. Son concerto en fa majeur joué ici à deux pianoforte est un ouvrage de jeunesse (1740), écrit lors de son arrivée dans la capitale prussienne. Cinq concertos seulement ‑ genre auquel il devait ensuite se consacrer intensément ‑ l'avaient précédé. Le Concerto pour flûte en la mineur est un des trois existants pour cet instrument, pour violoncelle et pour clavier. On est dans un tout autre monde avec deux des quatre symphonies « pour orchestre » ‑ celles en ré et en sol majeur ‑ composées à Hambourg et publiées en 1780. « Ce que j'ai fait de plus grand dans le genre », fit savoir l'auteur. Ces quatre concertos et symphonies ne sont pas des raretés en CD, et les versions dirigées par Manfred Huss ‑ lui‑même et son Haydn Sinfonietta se sont déjà illustrés chez Bis ‑ comptent parmi les meilleures.

On se prend à regretter de ne pas disposer de toutes les symphonies « à douze voix obligées ». Celle en mi bémol majeur pour double orchestre op. 18 no 1 de Johann Christian, oeuvre entièrement originale (aucun emprunt à un quelconque opéra), excellemment interprétée elle aussi, appelle la même remarque : une intégrale des six de l'Opus 18 (publié en 1781) eût été la bienvenue.

Reste une réalisation qui n’est pas la seule en son genre, mais qui a tout pour être distinguée. Curieusement, la symphonie du Bach de Londres n'est pas mentionnée sur le recto de la pochette.

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