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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Ramin Couronné à deux reprises dans ces colonnes, pour les Ludi Musici de Scheidt (cf. no 641) puis le Premier Livre de viole de Marin Marais (cf no 658), l'ensemble à géométrie variable de François Joubert-Caillet était très attendu dans le répertoire de consort anglais, illuminé par deux astres de la musique élisabéthaine (Byrd) et jacobéenne (Gibbons). Comme dans la production pour clavier de l'époque, la polyphonie s'y décline parallèlement en fantaisies et en variations, notamment celles sur la chanson Go from my window, où le jeu sur différentes valeurs rythmiques superposées entretient un effet hypnotique cher aux musiciens élisabéthains. Largement plébiscité par la critique, l'album Gibbons de l'ensemble Concordia (Métronome 2001, Diapason d'or) avait su mettre en lumière cette vie frémissante, cette audace dans l'expression des affects propres au musicien préféré de Jacques ler. L'Achéron renouvelle le sujet avec un instrumentarium très soigné (reconstitution d'un consort de violes typiquement anglaises et adjonction occasionnelle d'une contrebasse de viole) et cherche l'homogénéité des registres, à l'imitation d'un clavier d'orgue. Si la sonorité d'ensemble présente ne manque pas de richesse, les modes de jeu (enflés permanents) et la recherche d'une couleur homogène et sans aspérité ne permettent pas toujours d'éclairer la variété de l'inspiration et la séduction ludique des rythmes combinés. Les timides ruptures de ton de la Fantaisie en ré à six, le flou des phrasés de la Fantaisie à deux traduisent imparfaitement la modernité brillante du compositeur en uniformisant les plans sonores. La Galliard à trois est bien surveillée, et les folles extravagances de Go from my window sont aussi lissées que les extraordinaires strates sonores de l'In Nomine en sol mineur. Une esthétique discutable quand on songe aux pièces chorales et pour clavier, où prédominent la rhétorique expressive, la fantaisie et la clarté formelle. On laissera donc encore la parole (et la langue) aux natifs, Concordia bien sûr, mais également à Fretwork (Virgin, 1989) dont la plénitude sonore faisait merveille dans ce répertoire. |
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