Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Luc Macia
Bach ou pas Bach ? Les oeuvres apocryphes ne manquent pas. Elles furent donc, un jour attribuées au Cantor de Leipzig ? C'est dire leur qualité. Première précision : l'album prend fin sur deux pages de Bach authentiques, la petite Fugue BWV 1026 et l'étincelante Sonate en trio en do mineur, point d'orgue de L’Offrande musicale. Deuxièmement, ces oeuvres sont loin de sortir de l'oubli. Pas de révélations, certes, mais des éclairages inédits dans l'interprétation d'Amandine Beyer et de ses célèbres Inconnus. Mise en jambes réussie : deux volets de la Suite pour violon et clavecin BWV 1025, que Bach a adaptée d’une oeuvre pour luth seul de Weiss (mais la Fantaisie qui l'ouvre est peut‑être de sa main). Puis une lecture solaire d'une Sonate attribuée à Pisendel, jadis numérotée 1024 au catalogue BWV. Partition de premier choix, hormis quelques formules virtuoses alambiquées tournant un peu à vide ‑ elles auraient pu mettre la puce à l’oreille des chercheurs. Amandine Beyer accumule les fulgurances avec un brio étourdissant (le Presto !), une sûreté d'archet exemplaire qui donne aux mouvements lents une fraîcheur inattendue. La flûte de Manuel Granatiero s'invite à la fête dans la Sonate en trio BWV 1038. Le vent a tourné dans l'autre sens pour ce trio publié sous le nom de Carl Pbilipp Emanuel Bach, mais sans doute conçu par son père pour son éducation. Carl Philipp sera bien à l’honneur sur l'un des sommets du programme, une sonate en ré mineur pour clavecin obligé et violon, où les raffinements à fleur d'archets de Beyer, ses fluctuations dynamiques très étudiées, son médium opulent, trouvent une contrepartie merveilleuse dans le clavecin de sa fidèle complice, Anna Fontana. Et ainsi de suite, dans un album plein comme un oeuf, où Gottlieb Goldberg confie aux deux violons un duel aux échanges serrés. Le gambiste Baldomero Barciela, le luthiste Francesco Romano et Anna Fontana ne méritent pas moins de louanges que les « dessus ». La réactivité et la plénitude de leur continuo, très habile pour se mettre plus ou moins en avant selon la structure des oeuvres, est le maillon déterminant d'un travail chambriste d'une richesse exemplaire.
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews