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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Luc Macia Entre la douzaine de fantaisies pour violon et celle pour flûte, Telemann livrait « l'un des rares cas d'une musique pour viole de gambe composée par un non‑violiste », nous dit Paolo Pandolfo. Les précisions sur les doigtés ou les coups d'archet qu'apporte, par exemple, Marais, n'y sont pas de mise. Si le violiste italien n'en tient pas rigueur à Telemann, c'est qu'il chérit les traversées en solitaire, dans le Paris de Sainte‑Colombe ou du Sieur de Machy, dans le Londres d’Abel (Diapason d'or) ou le Leipzig de Bach (car il osait transcrire pour son instrument l'intégralité des Suites pour violoncelle). Cap sur Hambourg et les minisonates inventives de Telemann, tout imprégnées encore de l'esprit d'improvisation. Les idées abondantes, parfois juste esquissées, circulent allègrement entre les cordes aiguës de la viole et les basses résonantes. Pandolfo jongle entre un jeu impétueux, ludique, et des suspensions pleines de charme. Il fait son miel des contrastes soudains ou adroitement enchaînés : nous passons d'une danse enjouée à un adagio lugubre, d'un nocturne poétique à un presto déchaîné qui s'achève au bout de quelques mesures avant qu'on s'y soit habitué. Il y a dans ces épures, toutes proportions gardées, quelque chose de Satie. Pandolfo excelle à installer un caractère, précisé en quelques notes à peine. Son archet ne cherche jamais à lisser le « grain » d'un instrument à la forte personnalité. S'il ne gomme pas les amertumes (savoureuses !) de sa viole du XVIIe, attribuée à Nicolas Bertrand, c'est avec la complicité d'une prise de son particulièrement réussie par Manuel Mohino. Dans le Largo ouvrant la Fantaisie no 3, un discours susurré avec de fréquents sauts d'octave crée un climat poétique ineffable. Les nuances les plus discrètes sont détaillées avec aplomb (Vivace, plage 10) et les traits serrés, sinueux, avec des chocs dans le grave, nous ravissent dans l'Allegro de la no 5, tout comme l'esprit populaire du Scherzando de la no 6 finement rendu (plage 16). Commencez par le deuxième CD et la Fantaisie no 9, où un Presto bondissant précède un Grave quasi funèbre. Une intégrale intelligente et sensible, haute en couleur, qui supplante celle de Thomas Fritzsch (Coviello). |
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