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Diapason # 663 (12/2017)
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CDS7788




Code-barres / Barcode : 8007144077884

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio
 

Premier livret de Métastase, Didone abbandonata fut pendant un siècle l'un des plus fréquemment mis en musique, de Sarro (1724) à Mercadante (1823) en passant par Albinoni, Hasse, Jommelli, Piccinni, Paisiello... Créée à Rome pendant le carnaval de 1726, la version de Leonardo Vinci était entièrement destinée à des voix masculi-nes ‑ interdit papaI oblige ‑ comme Catone in Utica et Artaserse, précédemment révélés sous l'impulsion de Max Emanuel Cencic. Malgré une action qui piétine, peinant à faire rebondir une histoire connue d'avance, la langue du poète affiche déjà sa vigueur, et la peinture des personnages ne manque pas de finesse. L'abandon de Didon par Enée sous l'oeil jaloux de larbas, qui mettra Carthage à feu et à sang, s'accomplit parallèlement aux complots d'Osmida pour le trône.

Privilégiant le mode majeur et les tempos allants, la partition ne laisse pas toujours percevoir les nuances du drame. Le charme de l'oeuvre réside dans ce premier art du bel canto que Vinci illustre suprêmement, dans des lignes vocaIes fortes, élégantes, qui font du chant le plaisir majeur de l'oreille. Parmi des pages séduisantes, on retient surtout la scène finale, où la reine s'abandonne au désespoir dans un récitatif accom­pagné et un air poignants.

Encore faut‑il de l'imagination pour goûter ces attraits, face à la direction sans souffle de Carlo Ipata. Un phrasé plat, des tempos boiteux, des dynamiques flottantes emportent la cohésion d'un orchestre fatigué et faux. Généreux, les chanteurs permettent de s'attacher un tant soit peu à la musique. Dans le rôle‑titre, créé par le castrat Farfallino, Roberta Mameli fait valoir un timbre pulpeux; Carlo Allemano s'arrange avec la justesse mais investit Enée d'un lyisme touchant. Raffaele Pé surprend par l'intensité, qui lui laisse assumer la véhémence de larbas ‑ moyennant là encore quelques comas d'écart. Dépassée techniquement, Gabriella Costa malmène la ligne de Selene. Constats relatifs, l'absence de geste directeur condamnant tout effort d'incarnation.


 

   

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