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Diapason # 652 (12/2016)
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DG 94795933



Code-barres / Barcode : 0028947959335

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macia

 

La cause est en­tendue : Nemanja Radulovic est une force de la nature et un esprit libre. La Gavotte de la Partita n° 3, seule pièce en solo de l'album, en témoigne : jeu aérien, débit en liberté, rebond viscéral de la danse. Pressé de bousculer une scène classique trop empesée à son goût, il déboule dans certains allegros comme un pilote de Fl. Certains phrasés du Double Concerto sont si serrés que, partition en mains, on ne sait pas si tout y est - l'accompa-gnement se raidit pour ne pas être largué. Le Largo s'épanouit dans un geste solaire et décontracté. En 5'42’', c'est un des plus allants de la discographie, à l'inverse des démiurges extasiés poussant le bouchon jusqu'à neuf minutes. Bach précise pourtant Largo ma non tanto : Radulovic ne fait rien d'autre. Et cet élan ne lisse pas ses phrasés hypersensibles.

Seulement, il y a le reste. Tignasse ébouriffée, Radulovic veut‑il attirer à Bach de jeunes profanes comme autrefois certains jazzmen ? Instrumentée par son ami Aleksandar Sedlar, la Toccata BVW 565 vire au grotesque avec ses paroxysmes tziganes, ses saillies et les coups de boutoir qu'assènent les graves d'un ensemble en surchauffe. L’Air de la Suite n° 3 s'épanche suavement. L’arrangement de Sedlar (qui comme Stokowski jadis métamorphose la couleur de la première partie à la reprise) accentue la douceur sirupeuse de la chose.

Comme chez Joshua Bell en 2014 (Sony, cf. n° 630), la grande Chaconne en solo se voit greffer un orchestre à cordes : elle y perd plus qu'elle n'y gagne, faux concerto parsemé d'effets incongrus et complaisants. Radulovic y démontre parfois son brio (par exemple à partir de 3'50’’), mais l'exercice est vain.

Une dernière curiosité : Radulovic, « en souvenir de ses études à Belgrade », passe à l'alto pour un concerto qu'on attribuait alors à Johann Christian Bach, mais dont le « reconstructeur » est en fait le compositeur véritable: Henri Casadesus (1879‑1947), le grand‑père de Jean-Claude Casadesus. Joué avec plus de circonspection, il n'apporte rien de positif à un disque dont raffoleront peut‑être les amateurs de sensations fortes (mais ceux de bains moussants iront directement à l’Aria).


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