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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Philippe Grosperrin Fort bien captés à La Monnaie de Bruxelles, les deux spectacles étaient à l'origine conçus pour le théâtre historique de Drottningholm en 2002 et 2003. D'où leur simple appareil de châssis, avec quelques toiles peintes pour Alcina ‑ le décor de nuées est repris assez gratuitement pour le duo Asteria/Andronico. Dans un espace assombri se découpent les dispositions géométriques, quasi chorégraphiques parfois, de personnages vêtus de costumes XVIIIe à l'élégance sobre, qui font ressortir le clair‑obscur des visages. Entre les airs et les dialogues s'établit un tuilage constant par introduction mouvante des acteurs en principe absents de scène, quitte à meubler la solitude des monolo-gues ou à compliquer les interactions. Cette dramaturgie néanmoins légère réussit aux climats d'Alcina, où Morgana et Oronte semblent des espions alla Marivaux, parce que les figures en scène sont d'une excellence vocale et théâtrale peu commune: la distinction feutrée de Daniel Behle, l'érotisme conquérant d’Angélique Noldus, une Sabina Puertolas qui n’affadit pas ce que Morgana a d'impérieux (le charme de son soprano est plus fuyant), l'accord parfait de la sensualité, de l’héroïsme et d'un verbe toujours juste dans le Ruggiero de Maïté Beaumont... enfin le chef‑d'œuvre nommé Sandrine Piau. Qui depuis Arleen Augér a su incarner, dans une langue aussi accomplie, la noblesse inquiète et retorse de la protago-niste, son port, ses couleurs ambiguës ? Couronné par un « Ah, mio cor » prodigieux (le da capo!), ce modèle d'interprétation justifie à lui seul une parution, qui renvoie le récent DVD aixois à sa vanité (cf no 648). Cette évidence tient aussi à Christophe Rousset et à son ensemble des grands jours, filant droit sans miniaturiser un drame qu'ils articulent et font vivre à des tempos singulièrement ajustés. De même pour Tamerlano (version de 1731, retaillée), mais en vain. Malgré deux tableaux réussis, la tragédie ambitionnée par Pierre Audi (la fin tronquée d’Alcina donnait le ton) tire vers la comédie Irene et Leone (Nathan Berg est vocalement atroce) mais part surtout en roue libre avec Jeremy Ovenden. Ce ténor cultivé s'enlise ici dans des gesticulations contrefaites, truffant ses scènes d'éclats brouillons et de hauteurs aléatoires en guise de pathos: la mort de ce Bajazet grimaçant paraît interminable! Christophe Dumaux, lui, dit et chante son rôle d'impériale façon, malgré les convul-sions absurdes que dicte la régie. Les talents sûrs de Delphine Galou (un peu uniforme) et d’Ann Hallenberg cèdent ici à Sophie Karthäuser, plus fière que sensible au début, mais qui se montre exceptionnelle en tout à l'acte III. Diptyque bancal donc (sans chapitrage des actes, soit dit en passant), où l'on trouvera toutefois des trésors. |
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