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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Philippe Grosperrin
L’ornière de la
monotonie est esquivée par la disposition des numéros vocaux, aboutissant à
l'air de la Cantate BVW55 pour ténor seul qui donne son titre à l'album.
Et, plus profondément encore, par leur alternance avec des pièces diverses qui
en prolongent ou ébauchent le climat poétique et religieux: préludes de choral à
l'orgue, Adagio e piano de la Sonate en trio BVW 1039,
Sarabande de la Partita pour flûte en la mineur (comme dans un
silence nocturne), Andante de la Sonate BVW 1034 qui s'organise autour de
l'idée du pas sur le chemin, présente comme thème chrétien (récitatif et air «
Erbarme dich »). Admirable, l'enchaînement des sept derniers extraits. La langue
allemande dessert l'artiste si élégamment communicatif qu'est Reinoud Van
Mechelen, coutumier des parties aiguës du répertoire français : ouverture
incertaine des voyelles, confusions pour prononcer /ch/, consonnes parfois
gommées (effet acoustique de l'église ?). L’acuité du mot, son lest peuvent en
souffrir, contrairement à un Kurt Equiluz; pourtant l'éloquence naît de la
direction des phrases et des mélismes, de la plasticité de la ligne, de
l'intelligence dynamique, sans compter l'aura personnelle d'un timbre qui n'est
pas séraphique (« Erschüttre dich nur nicht »). Évocation pénétrante de
la « vallée de larmes », avec ses « Wo ? » en gradation, le long air de la
BVW 114 est soutenu et conduit de la plus belle façon. L’espace et le temps
épousent un mouvement immobile dans la supplique ultime de ce disque à écouter,
à réécouter, à méditer, le jour et la nuit. |
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