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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol Crépuscule de la Renaissance ? Prémices du baroque ? En tout cas, la Nativité sourit à Stile Antico. En 2010 , un Diapason d'or saluait son aisance et sa palette dans les entrelacs à sept voix de la Missa Puer natus est de Tallis. Cinq ans plus tard, le nouveau CD de Noël, ce « mystère merveilleux », bâtit autour de la messe parodie Pastores quidnam vidistis de Clemens non papa un programme oecuménique associant traditions catholique et luthérienne. La première use du latin et de la science contrapuntique, la seconde de l'allemand et des chants populaires harmonisés. Une troisième voie concilie les deux : clou du disque, le Magnificat quinti toni pour double choeur de Hieronymus Praetorius (1560‑1629) glisse entre les versets du cantique latin des arrangements de ln dulci jubilo et Josef Lieber, Josef mein.
Entre terre et ciel, Stile Antico restitue avec un naturel confondant les jeux antiphoniques, les figuralismes, la parenté harmonique et mélodique des sources. Pour vous en convaincre allez directement plage 7 à 6' 29", début du verset « Esurientes impievit bonis et divites dimisit inanes » : son fondant de douceur, lumière des sopranos, relief des grains de voix, au service d'une expression précise et sereine. Plus loin, l'étrange motet de Jacob Handl (ou Jacobus Gallus, 1550‑1591) Mirabile Mysterium allie hardiesse harmonique et modalité incertaine ; Stile Antico en traduit avec tendresse le questionnement émerveillé.
Cette allure, ces individualités soudées dans l'intention, on les retrouve dans une messe dont la tranquillité du contrepoint à cinq est à peine troublée par l'accélération rythmique des doxologies, dans le motet à dix voix Hodie Christus natus est d'Hassler, dont le double choeur alternant rythmes binaire et ternaire rêve de Venise.
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