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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Ivan A. Alexandre Adaptée, comme plus tard Serse et lmeneo, d'un ancien livret de l'espiègle Silvio Stampiglia, Partenope (1730) fuit le drame politique pour le badinage caustique. Aux pieds de la reine de Naples soupirent trois amants: un passionné (Armindo), un brutal (Emilio) et un indécis (Arsace), lequel affronte simultanément sa belle abandonnée (Rosmira) travestie en Eurimene (un homme, donc).
Que cela suffise à votre instruction: les analogies prétendues avec Shakespeare ‑ masques et quiproquos façon Nuit des rois ‑ n'ayant sur le compositeur qu'une influence passagère. Partenope ressemblerait plutôt à certains livrets de Goldoni plus artificiels qu'exubérants.
Du théâtre vient d'ailleurs notre seule réserve. Car si le chef règle jeu et tempo au millimètre, la comédie attend son tour. Le récitatif en particulier, véritable match de ping‑pong dans Partenope, prend ici des poses dignes de la grave Rodelinda, sans heurt, sans improvisation, selon un régime de « cadences différées » (ploum‑ploum après la dernière syllabe) qui nous renvoie au temps de Raymond Leppard. Tous les personnages ont bonne mine, mais aucun n'évolue, et le plus énergique, Rosmira, trouve dans la jeune contralto Teresa lervolino une interprète de (superbe) marbre. Le handélien John Mark Ainsley égrène les notes et les mots d'« Anch’io pugnar » sans les incarner (le tempo furieux de « Barbaro fato » l'oblige même à détimbrer). Seul le couple principal répond aux désirs de Stampiglia: une Partenope rugueuse et dominatrice courtisée par un Arsace précieux et adolescent, plus Rosenkavalier que Shakespeare du coup, d'un burlesque peut‑être fortuit mais savoureux.
D'ailleurs, si nous passons outre la comédie, cette quatrième Partenope officielle (après Kuijken 1979, Curnyn 2004 et la vidéo danoise de 2008 avec Inger Dam Jensen et Andreas Scholl, tou§ remplis d'autres vertus) n'a que délices à nous offrir. Une Karina Gauvin au chant raffiné derrière ses apostrophes (« Spera e godi » !) de virago; un Philippe Jaroussky musicien jusqu'au bout de chaque phrase (plus extasié que « Furibondo », mais la nature l'a fait ainsi) ; une Teresa lervolino rossinienne en diable, championne de la vocalise ; John Mark Ainsley maître de chant même bridé par un emploi de baryton; Luca Tittoto, un luxe en Capitaine de la garde. Reste le cas Armindo, rôle écrit en 1729 pour une contralto, ce que la soprano Emöke Barath n'est certes pas, d'où un recours aux airs tardifs de 1737 et l'ajout d'une sicilienne (« Bramo restar », acte 1) à fondre de tendresse. Noter qu'en appendice l'équipe reconstitue le finale de décembre 1730 où triomphe... Arsace. Tout vous sera expliqué dans l'excellente notice de David Vickers.
Aucune
tension, aucun suspense. Que du plaisir. Notamment à l'orchestre, petit,
sans contact musical ou expressif avec le plateau, mais éclatant (l’air avec
cors du II, la bataille), raffiné (les nuances infinies du « sommeil » au
dernier acte), virtuose et chatoyant malgré une prise de son très années
1950 qui relègue les accompagnateurs loin derrière les protagonistes. .... |
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