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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑François Lattarico Pas moins de dix premières mondiales dans le nouvel opus de Max Emanuel Cencic qui, après un « Rokoko » consacré à Hasse (Diapason d'or, no. 621) montre qu'il est également amoureux de Naples et de son passé musical glorieux. L’album s'inscrit ainsi dans le sillage des récentes intégrales d’Artaserse et Catone in Utica de Vinci.
Les puristes se plaindront‑ils du découpage arbitraire qui ôte à l'aria son rôle de pivot et de catalyseur au sein d'un ensemble dramaturgique ? Ce serait oublier que la pratique des anthologies d'arias était monnaie courante au XVIlle siècle. Cencic organise la sienne comme un théâtre miniature. Le choix des pièces est judicieux, leur beauté éclate à chaque page. Des intempestives roucoulades du « Quel vasto, quel fiero » de Polifemo ou « Quai iurbine » de Germanico (tous deux de Porpora) au « In questa mia tempesta » de Vinci, en passant par les irrésistibles cantilènes scarlattiennes de « Miei pensieri » ou « Vago mio sole », le luxe vocal de Cencic rend justice à un répertoire taillé sur mesure pour des étoiles du chant. Sa technique est irréprochable, le souffle, l'émission, l'aisance des pièces virtuoses ont de quoi stupéfier aujourd'hui comme hier (quatrième album en moins d'un an, quelle santé!). La « rondeur » du phrasé a son charme, mais les consonnes allégées nuisent parfois à la diction (de ce point de vue, la comparaison avec Cecilia Bartoli tourne à l'avantage de la mezzo). Les ressorts du théâtre musical s'en trouvent fragilisés, le feu d'artifice virtuose prend alors le dessus.
En complément, interprété par le jeune chef russe Maxim Emelyanychev, un brillant concerto pour clavecin de Domenico Auletta, autre étoile filante (mort à trente ans) de la fascinante galaxie napolitaine.
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