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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin Galantes ? Voire. Pour. Laura Scozzi, la fête n'est plus de saisoni, excepté ce paradis d'Hébé peuplé de nudités euphoriques, qui ouvre et clôt le spectacle. Le triomphe de l'amour que l'opéra‑ballet exporte au‑delà des mers, le voici ancré dans l'aujourd'hui avide, dans ses violences contre l'humanité ou la nature : commerce des migrants (Le Turc généreux), narcotrafic (Les Incas), déforestation (Les Sauvages). Là où règne l'artefact rococo (Les Fleurs persanes), la scène illustre la coercition de la femme, voilée ou exhibée.
Le mordant unitaire du propos, ingénieux sans joliesse, peut s'appuyer sur la profondeur énigmatique d'une musique dont la chorégraphe, depuis la Platée de Minkowski et Pelly, possède assurément un sens très vif.. quitte à évincer les danseurs, si persuasifs dans le Prologue, au profit de pantomimes clownesques (un trio récurrent d’Amours touristes) ou satiriques. Ce mélange de militantisme et d'ironie est autrement piquant que les pauvres fantaisies d'Andrei Serban à Paris (DVD Opus Arte), mais le spectacle et ses vidéos passent moins bien à l'écran qu'au Grand‑Théâtre de Bordeaux.
Fidèle à son style propre, donnant une version des Fleurs sans quatuor mais avec l'ariette italienne, Christophe Rousset ne languit pas sur ces rivages. Hélas, le choeur bordelais, malgré un renfort de hautes-contres, fait souvent long feu. Moins homogène que la distribution de Toulouse, où la production fut créée en 2012 (cf. no 603 p. 60), l'équipe réunie est dominée par la sensualité exacte d’Amel Brahim-Djelloul et de Thomas Dolié. Le reste ne manque pas de personnalités, avec des corps sonores divers, entre la fragilité d’Anders Dahlin et l'âcreté de Nathan Berg, Huascar corrosif à l'image de ce spectacle.
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