Texte paru dans: / Appeared in:
*

Classica # 178 (12/2015)
Pour s'abonner / Subscription information


Alpha
ALPHA220




Code-barres / Barcode : 3760014192203

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

 
Analyste: Philippe Venturini

 

PLUS DE LUMIÈRE SUR BARRIÈRE

 

 

Les Basses réunies se retrouvent autour des sonates pour violoncelle de ce compositeur français méconnu. Un véritable enchantement.


Bruno Coscet poursuit son exploration de la musique de Barrière, quinze ans après un premier disque (Alpha, 2000) qui révéla le nom du compositeur au grand public. Le principe reste identique, c’est-à-dire anthologique, mettant à contribution les quatre livres de sonates pour violoncelle publiés entre 1733 et 1740. Mais les artistes ont élargi leur horizon et puisent également dans deux autres publications, un cinquième livre destiné au pardessus de viole et un sixième réservé au clavecin.

En accord avec son temps, Barrière ne cherchait plus à opposer les styles français et italiens mais espérait au contraire les réunir, tels Couperin, Telemann et Bach. Du premier, le compositeur retient le goût du portrait en musique (les pièces de clavecin se réfèrent à un personnage) ; du second, il conserve la forme de sonate d’église, le plus souvent en quatre mouvements, et une virtuosité triomphante. Marqué par ses séjours en Italie et violoncelliste admiré, ce « musicien ordinaire de l’Académie royale de musique » donne la parole, au pays de la viole, à un instrument encore nouveau et parfois contesté : le célèbre pamphlet Défense de la viole contre les entreprises du violon et les prétentions du violoncelle d’Hubert Le Blanc paraît en 1740. L’auteur y rappelle que « le violoncelle [...] jusque-là s’était vu misérable cancre, haire et pauvre diable ». Depuis 2000, l’équipe des Basses réunies a changé (Bertrand Cuiller a remplacé Blandine Rannou au clavecin, Luca Pianca a succédé à Pascal Monteilhet au théorbe) mais Bruno Coscet s’attache toujours à trouver l’instrument ad hoc, changeant ainsi au gré des sonates, tout en restant fidèle aux marines de Joseph Vernet pour l’illustration de couverture.

Les musiciens investissent cette musique essentiellement mélodique (peu de passages en doubles ou triples cordes pour le soliste) qui n’hésite pas à lorgner du côté de la suite et de ses danses (la gigue conclusive de la Sonate n° 5 du Livre I) ou même de la fantaisie (le début, comme improvisé, et ses fusées de triples et quadruples croches, de la Sonate n° 4 du Livre V pour le pardessus). La prise de son d’Hugues Deschaux participe activement à cette fête de la couleur et de la générosité.


Fermer la fenêtre/Close window

  

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews