Texte paru dans: / Appeared in: Accent |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Si le début de carrière de Biber est essentiellement dominé par l'édition de musique instrumentale, la période salzbourgeoise est marquée par l'éclosion d'oeuvres sacrées, parmi lesquelles le recueil volumineux « Vesperae Longiores ac Breviores » dont le deuxième cycle Psalmi de B. M. Virgine, proposé ici, est dédié à la vierge Marie. Conformément à l'usage de l'époque, de brèves sonates et motets solistes sont joués en guise d'introduction: les interprètes ont choisi des motets tirés du premier opus de Kerll qui mourut en 1693, année de publication de l'ouvrage de Biber. On y reconnaît l'art contourné du grand violoniste, qui sait compenser les règles restrictives par une imagination débordante. On pourra trouver la conception de Konrad Junghänel un peu empruntée. Il faut dire que le petit effectif du Cantus CölIn est avare en sonorités jubilatoires, et extatiques : les petits filets de voix peinent à faire vibrer cet univers chromatique toujours en mouvement, parfois grinçant, multipliant les dissonances et les chevauchements savoureux. Dans la Missa torturée de Kerll, écrite au solstice d'événements successifs qui s'abattirent sur Vienne au début des années 1680 (épidémie de peste, invasion de l'armée turque), la justesse est même soumise à rude épreuve. On soulignera toutefois la rhétorique accomplie du phrasé et le soutien toujours irréprochable des cuivres du Concerto Palatino. Pour faire connaissance avec la musique de Kerll, on conseillera plutôt la Missa « Non sine quare >> par Bonizzoni (Pan Classics). Les Vespres de Biber bénéficient d'un très bel enregistrement par l'ensemble baroque de Salzbourg (Ars Musici), avec les antiennes grégoriennes.
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