Texte paru dans: / Appeared in:
*  

Diapason # 619 (12/2013)
Pour s'abonner / Subscription information


Naïve
 OP30550



Code-barres / Barcode : 0709861305506

Appréciation d'ensemble:

Analyste:  Roger-Claude Travers
 

Si les concertos pour violon soliste ont souvent chez Vivaldi leur moment de pur narcissisme, quand les projecteurs se braquent, entre deux ritournelles, sur le divo instrumental, ceux pour deux violons ont une tout autre fonction : le partage entre amis (Stern et Oïstrakh par exemple) ou l’enseignement de maître à élève (écoutez les Guglielmo père et fils). Mais le plus souvent, ils relèvent du combat à violon moucheté entre adversaires rivalisant d’audace et de séduction. Minasi et Sinkovsky, eux, courtisent la ligne soliste dans une chaleureuse complicité, en se surveillant tout de même du coin de l’archet. Leur implication dans les beaux phrasés et la clarté de diction souligne une vigilance réciproque. Une oreille attentive remarquera chez Sinkovsky une sûreté de poignet plus impeccable (violon Il dans le Largo du RV508), mais globalement, les échanges sont équilibrés. Signalons une affinité stylistique de l’italien pour les concertos antérieurs à l’Opus 8 (où il assume la partie de violon I), tandis que le Russe est archet dominant dans les pages contemporaines ou postérieures à La cetra - notamment les RV509 et 523, déjà choisis par Carmignola et Mullova pour leur rencontre mémorable. Comment résister à la comparaison ? Le Trévisan à l’élégance aristocratique et la Slave à l’archet d’acier s’observaient en grands félins. Sinkovsky, lui, invite son compagnon à une joute fraternelle, galvanisant un Pomo d’Oro frémissant, réactif et rythmiquement volcanique (dans le troisième mouvement du RV523), frôlant par moments la caricature, comme dans le inale du RV510 où la volonté d’assécher l’accompagnement se transforme en raideur.

Savourons en revanche l’obsolescence de l’antique lecture du RV515 par le Collegium Aureum, unique à ce jour : les nouveaux venus avancent sans temps mort à un rythme naturel. Le mouvement lent du RV509, sagement déclamé jadis par Stern et Oïstrakh, trouve enfin un vrai tempo d’Andante molto. Seul petit regret: un minutage bref, qu’explique sans doute la volonté de respecter une exacte parité entre ces violonistes d’exception.

Fermer la fenêtre/Close window

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)
Livraison mondiale

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)
Worldwide delivery

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews