Texte paru dans: / Appeared in: Mirare |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Avec la sensibilité musicale qui le caractérise, Philippe Pierlot a composé un programme parfait sur la Nativité : les fastueuses Cantates BWV 110 et 63 qui requièrent trompettes et timbales et débutent par un choeur à la rare puissance mobilisatrice encadrent la tendre Cantate BWV151. Pour marquer avec le faste et l’enthousiasme requis ce moment de réjouissance le disque commence par la Cantate BWV 110 qui emprunte l’ouverture de la Suite pour orchestre n° 4. Fidèle à son style qui refuse l’exubérance facile ou la simple démonstration, Philippe Pierlot adopte un tempo tranquille qui sied parfaitement à cette occasion (2/2) et permet de suivre les entrées décalées (3/4) des différentes voix : la musique quitte alors son plein air d’origine pour prendre part à une noble procession. Le geste se montre tout aussi souple et la pulsation discrètement marquée dans la Cantate BWV 63. Le ton reste convaincant mais il évite les manifestations tonitruantes : nous sommes à l’église et non dans un stade. Un orchestre impeccablement mis en place, drapé de chaudes couleurs, assorti d’un choeur d’une belle homogénéité, participe à la fête. Mais c’est dans les moments d’intimité, de ferveur individuelle que Philippe Pierlot et ses musiciens (quatuor de solistes exemplaire) se surpassent. Il suffit d’écouter (et de réécouter à l’infini) le duo miraculeux entre la flûte traversière de Marc Hantaï et la soprano Maria Keohane en ouverture de la Cantate BWV 151 pour s’en convaincre. La grâce n’illumine pas seulement le tableau de Philippe de Champaigne choisi en couverture.
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