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Analyste:
Jacque Meegens Trente ans pour conclure l'intégrale Hildegard von Bingen, l’oeuvre de toute une carrière. L’aventure de Sequentia débute en 1982 chez Deutsche Harmonia Mundi, le deuxième volet attend 1994. Alors, la mystique abbesse‑guérisseuse du XIIe siècle, qui entretenait déjà la fascination des interprètes et des mélomanes, trouble les maisons de disques: Von Bingen devient Von Bingo dans les couloirs de BMG, quand « Les Chants de l'extase » s'écoulent à plus d'un million d'exemplaires. Succès commercial sans précédent ni suite dans le microcosme de la musique médiévale. La disparition en 1998 de Barbara Thornton, cofondatrice de Sequentia, met un coup d'arrêt au projet. Benjamin Bagby, son partenaire, bouclera finalement le cycle en 2013 avec « Hiérarchie céleste » (Diapason d'or, cf. no 615). Les neuf disques se trouvent enfin réunis dans un livre‑coffret, aussi luxueux et abouti que la précédente édition était misérable. Sony se contentait, en 2011, de reprendre la « presque intégrale » de 1998, amputée ‑ pour faire baisser leprix ‑ des textes explicatifs, pourtant indispensables à l’appréciation de ces musiques et de l'approche historique de Sequentia. L’éditeur rectifie le tir avec un copieux livret de plus de cent cinquante pages, au coeur d'un boitier en forme de manuscrit médiéval. Les textes chantés sont gravés dans le premier disque, au format PDF. Neuf heures dédiées à la musique d'Hildegard von Bingen, neuf heures où le chant est à nu ou quasi, en solo ou à l'unisson, parfois éclairé par des touches instrumentales cela pourrait sembler modeste à l'aune d'une intégrale Mozart, qui en compte deux cents. Mais quel univers se déploie ici, quel élan poétique porte ensemble les paroles et les lignes de l’Abbesse! Neuf heures, pour lesquelles tout était à bâtir. Les manuscrits médiévaux ne dévoilent pas leurs secrets aux premiers venus. Sequentia s'est entouré des meilleurs spécialistes, et s'est imprégné de tout un monde lointain, à la fois esthétique,et spirituel, qui a balayé les écueils d'un historicisme froid. Les sources musicales du Moyen Age, souvent laconiques, nécessitent toute la créativité des interprètes pour reprendre vie. Benjamin Bagby et les siens ont révolutionné, mieux que la manière d'interpréter ces musiques, les façons de les porter aujourd'hui vers le public. Leur Hildegard, noble et profonde, brille par sa modernité. |
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