Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Olivier Fourés Un enregistrement important! Vivaldi et clavier riment peu, et c'est dommage. On ne trouve des traces d'écriture pour orgue ou clavecin que dans deux oeuvres de son immense catalogue, une sonate de jeunesse (RV779) et un concerto avec violon (RV541). Et pourtant, le prêtre roux en jouait lui‑même! Quand on connaît sa sensibilité aux sonorités les plus diverses, cette lacune a de quoi surprendre. À moins que ce soit une énigme vénitienne de plus, car la ville a laissé bien peu de répertoire pour clavier en regard des remarquables instrumentistes qu'elle a nourris. Les transcriptions n'ont pas tardé à prendre le relais : celles de Johann Sebastian Bach (qui, hormis quelques célèbres chefs‑d’oeuvre, perdent souvent du feu original), et celles, splendides et virtuoses, du Anne Dawsons Book (Enrico Baiano, Polyphonia). Vivaldi lui‑même leur montre la voie quand il suggère, sur le manuscrit du Concerto RV 546, de remplacer les parties solistes de violon et viole de gambe par le clavecin. C'était donc aux claviéristes (souvent compositeurs) d'arranger eux‑mêmes le matériel original. Une pratique dont Gwennaëlle Alibert et Clément Geoffroy ont fait leur miel. On voit au choix et à la variété du programme qu'ils connaissent le répertoire vivaldien sur le bout des doigts (toutes les périodes, hormis la tardive, y sont représentées). Pour restituer sa verve étincelante, ils n'ont pas froid aux yeux : leurs arrangements débordent d'ingéniosité, leur interprétation de virtuosité, de passion. Ils ne « partent » pas de Vivaldi, mais vont vers lui! Un hommage plein de couleurs et d'atmosphères, qui loin d'être anecdotique, révèle au contraire (jusqu'après le dernier accord) une nouvelle façon d'apprécier cette musique. Un exemple à suivre. |
|
