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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Denis Morrier Disciple de Zarlino, héritier de Donato à la direction de la Cappella ducale di San Marco, Giovanni Croce fut à Venise un compositeur influent. Sa postérité allait être rapidement éclipsée : tout d'abord par un de ses glorieux « subalternes », l'organiste Giovanni Gabrieli, puis par son plus fameux successeur, Claudio Monteverdi. Sa production liturgique demeure largement méconnue. Hormis quelques motets éparpillés dans des anthologies de musique vénitienne, un seul album lui a été consacré en totalité ‑ la sinistre Cappella Marciana ne lui rendait pas service dans la Missa sopra la Battaglia (Newton, 2009). Soigneusement réalisé, le nouveau programme réunit des compositions de formes, de genres et de styles divers. Les impressionnantes polyphonies du Premier Livre de motets à huit voix adoptent, en 1594, l'écriture polychorale instituée à San Marco par Adrian Willaert (les cori spezzati). Les Sacrae Cantiones à cinq voix reflètent, dès 1605, le développement vénitien du stile concertato et l'introduction de parties instrumentales. La modernité de Croce se voit prolongée par des pièces instrumentales contemporaines: canzone pour cornets et sacque-boutes de Picchi, Guami et Gabrieli, et deux toccate de Bell'haver et Merulo sonnant sur le somptueux orgue Antegnati de la basilique Santa Barbara de Mantoue. Cet édifice fameux (familier de Monteverdi, mais inconnu de Croce) à été choisi par les interprètes pour ses spécificités architecturales et acoustiques : les chanteurs et instrumentistes ont été disposés sur les deux tribunes opposées et dans le transept, afin de créer divers effets de spatialisation et d'écho (en particulier dans le troublant Virgo Decus). Les voix à la fois chaleureuses et transparentes des Voces Suaves se mêlent harmonieusement aux instruments du Concerto Scirocco. On peut regretter çà et là une lecture par trop linéaire. La rigueur du tactus s'impose partout: Pourquoi les chanteurs de Voces Suaves, salués par un Diapason découverte il y a quelques mois dans un bouquet de madrigaux, sont‑ils ici plus réservés dans l'expression du texte et des hardiesses du contrepoint ? La polyphonie sacrée appelle‑t‑elle forcément moins de souplesse, tant rythmique que dynamique ? Le choix d'un contre‑ténor soliste, à la voix trop étriquée face aux instruments sonores du Hodie completi sunt, apporte un autre bémol à ce disque malgré tout précieux, véritable réhabilitation. |
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