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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Programme idéal pour découvrir la figure énigmatique de Froberger ! Magdalena Hasibeder résume non seulement les oeuvres, formes et instruments les plus emblématiques de ce musicien si singulier, mais encore tend un fil conducteur géographique, suivant le lieu et l'année de composition. L’interprète autrichienne révèle également les influences successives qui ont nourri Froberger, en introduisant les pages les plus éloquentes des organistes et clavecinistes allemands, italiens et français qui l'ont environné. Nous suivons ainsi les extraordinaires « Voyages de Froberger » à travers une Europe dévastée par les guerres, les épidémies et les troubles. Ce programme passionnant est défendu par des mains expertes sur trois instruments choisis avec discernement. Deux clavecins pour le premier CD: un italien (anonyme milieu XVIIIe) et un français (Claude Labrèche, ca. 1680), empruntés au musée du Wurtemberg à Stuttgart, ville natale du compositeur. Le second CD sonne à l'orgue (Wöckherl 1642) de l'église des Franciscains de Vienne, que Froberger, organiste impérial, a sans doute entendu. Si les pièces proposées comptent parmi les plus connues des différents auteurs, l'interprétation présente une lecture alternative toujours inspirée et séduisante, captant d'emblée l'attention. Ainsi, parmi les « tubes » de Froberger, le Tombeau de Blancrocher se révèle plus unitairement affligé, moins contrasté, et imagé, que celui enregistré par Bob Van Asperen (Aeolus). Offert en miroir, l'autre Tombeau, signé Louis Couperin, étonne par sa sagesse et sa vraie « discrétion » (pour reprendre l'expression de Froberger). Surtout si on se remémore la gravure fameuse de Blandine Verlet, qui en livrait une vision emplie d'emportements et d'effroi, sonnant plutôt le tocsin que le glas! De la même manière, pour l'Allemande « faite en passant le Rhin », Magdalena Hasibeder privilégie la délicatesse de toucher et la finesse de l'ornementation, l'éloquence de la résonance et du silence, plutôt que l'illustration littérale. Enfin, dans les pièces d'orgue, la lisibilité du contrepoint dicte partout sa loi, soulignée par une registration fine et colorée, qui magnifie la palette somptueuse de l'instrument historique. Et Hasibeder sait aussi peindre en musique, en témoignent les compositions « représentatives » figurant les chants d'oiseaux (les deux capriccios pour orgue de Kerll et Poglietti). Et la fresque monumentale dans laquelle Poglietti narre le siège de Philippsburg (Toccata « sopra l'assedio di Filipsburgo »), nous saisit au clavecin par sa violence et sa passion. |
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