Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
Analyste:
Jean‑PhilippeGrosperrin
« Voici le vrai
Hadrien », s'écrie Sabina quand la clémence de l'empereur apaise à la fin
l’hostilité du roi parthe Osroa et surtout les souffrances d’amour dont est
tissé le livret de Métastase. Et voici enfin, voulue par Max Emanuel Cencic, une
intégrale qui rende justice au versant serio de Pergolèse, conciliant la
véhémence héroïque et d'insensés prestiges vocaux (airs du prince Farnaspe, sur
mesure pour le castrat Caffarelli) avec une tendresse intime, qui coule partout
de source comme l’évidence sans apprêt de « Contento forse », repris par
Stravinsky dans Pulcinella. Ni le live florentin et bancal de 1985 (Bongiovanni) ni la production filmée
à Jesi en 2010 (Opus Arte) n’offraient pareille pertinence: des chanteurs de
premier ordre et soutenant leur caractère dans une conception de l'opéra seriaautant dramatique que propice au lyrisme, un orchestre coloré à l’ancienne
mais d'abord sanguin et unitif, un chef au geste franc. Le simple dialogue en
récitatif est traité avec un zèle qui suspend l’auditeur aux rencontres d’Emirena,
de son amant Farnaspe ou de son père Osroa. Ce dernier revient à Juan Sancho,
remarquable par son grain et son feu (« Leon piagato »), mais qui chante
trop par à‑coups ou sous pression pour incarner la majesté royale (air du I).
Une distinction naturelle marque au contraire l’Adriano de Yuriy Mynenko, dans
la commination de « Tuttinemici e rei » comme dans le tact
amoureux. Le trille n’est pourtant pas son fort, quand ceux de Farnaspe
convulsent étrangement. Les détracteurs de Franco Fagioli pourront trouver à
redire à son entrée (redoutable « Sul mio core » !), non pour ses sauts
de registre saisissants mais en raison d’aigus gloussés et de certains traits
approximatifs (tempo trop précipité ?). La générosité éblouissante de
l'interprète subjugue ensuite, de l'extase élégiaque avec hautbois, plus
accomplie que dans l'hommage de Fagioli à Caffarelli (Naïve, 2012, cf no 617),
à l'air de tempête à deux orchestres, inégalable de maîtrise musicale, d'étoffe
et de pathos sans hystérie. Les moments glorieux ne viennent pas moins des deux
princesses, idéalement contrastées. Romina Basso démontre à chaque intervention
l'intelligence supérieure de sa manière: mezzo sain et caressant mais savant en
clair‑obscur ; phrase plastique comme un voile et toujours variée, ornementation
qui sculpte les affects avec les figures. Face aux affres d’Emirena, la belle
âme de Sabina s'incarne dans le soprano rayonnant de Dilyara Idrisova,
diligentissime (« Splenda per voi sereno ») mais digne servante d’un
personnage dont elle rend le visage et le sourire ‑ on songe à Sandrine Piau.
Superbe occasion, en somme, pour sentir l’esprit de Naples 1734.
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