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Analyste: Damien Colas L'EXCEPTIONNEL TRAVAIL DE PRÉPARATION DES RÉCITS, L'ENGAGEMENT DES INTERPRÈTES, LE PANACHE DES PUPITRES... ADRIANO SE DONNE EN SPECTACLE. Adriano est une torpille. Avec elle vole en éclats le mythe du naturel de Pergolèse ou l'idée d'une école napolitaine, deux constructions remontant aux malentendus culturels francoitaliens du XVIIIe siècle. Eûton représenté Adriano à Paris, au lieu de La serva padrona, la querelle des Bouffons n'aurait pas eu lieu. Nous devons à Decca et à l'équipe entourant Cencic de nous faire découvrir les grandes pages de Vinci, Hasse et, maintenant, Pergolèse, qui furent autant de jalons dans l'histoire de l'opéra seria. Opéra héroïque, plus que sérieux, où la moindre émotion se donne en spectacle de façon impudique, éhontée, stylisée. Le naturel, le réalisme? On oublie. Bienvenue dans un théâtre de masques, où chaque héros touche à l'universel et à l'intemporel en faisant oublier par son chant les limites de la finitude humaine. L'intrigue, fondée sur une pastorale à la manière de Racine (Aquilio soupire aux pieds de Sabina, éprise d'Adriano qui convoite Emirena, amante et aimée de Farnaspe), s'entortille en un beau désordre cher au style galant. Elle est impossible à mémoriser en détail, et il n'en reste qu'un feu d'artifice d'émotions en conflit.
Cinq ans après le DVD de la production de García, dirigée par Dantone (Opus Arte), cet enregistrement permet d'approfondir la connaissance d'Adriano, privé cette fois de l'intermezzo Livietta e Tracollo exécuté pendant ses entractes. On fermera les yeux sur les imperfections: certaines variations ne s'inscrivent guère dans les règles de l'art, et la constitution de l'orchestre est étrangère à la tradition italienne du XVIIIe siècle. La partition pose des défis à chaque page, et nous ne pouvons être qu'admiratifs envers les musiciens de les avoir relevés avec autant de panache. Saluons d'emblée un remarquable travail de préparation des récits, souvent le talon d'Achille de ce répertoire. Ils sont aussi animés que sensibles et émouvants, grâce en particulier au soutien des continuistes. Tout aussi digne d'éloge est l'engagement de chacun des rôles : Minenko aussi à l'aise dans le registre tendre que belliqueux, Idrisova aussi pudique qu'émouvante, Basso aux lamentos douloureux et la vaillance toujours renouvelée de Sancho. |
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