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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Philippe Venturini La parution simultanée de ces deux enregistrements des Suites françaises rappelle quelle variété d'interprétations cette musique appelle et supporte. Sans surprise, cela dit, Ekaterina Derzhavina et Murray Perahia suivent la voie que leurs précédents Bach avaient tracée. La pianiste russe, comme dans ses Variations Goldberg, qui demeurent sans conteste parmi les meilleures de la discographie au piano (Arte Nova), adopte des tempos plutôt allants qui ne l'empêchent cependant pas de caractériser chacun des mouvements. A la majesté altière des allemandes, à la gravité pensive des sarabandes répondent l'humeur mutine et l'allure déterminée des courantes, le tournoiement désinvolte des menuets et le pas élastique des gigues. Malgré un jeu toujours très articulé, propre laisser la polyphonie se déployer, les phrasés restent d'une admirable ductilité et ne pèsent jamais.
Murray Perahia pose
en revanche un regard plus global, plus unificateur sur chacune des suites,
voire sur le cycle complet. Sa sonorité, si finement travaillée, si ronde, si
enveloppante et fort bien captés par les microphones, participe naturellement à
cette impression d'unité. Le pianiste américain travaille davantage le lyrisme
mélodique que l'impulsion rythmique. Aussi adopte-t-il des tempos plus retenus
qu'Ekaterina Derzhavina et propices à la résonance comme au legato. On pourra
certes estimer que telle gigue (Suite n° 1 ou n° 5) manque un peu de jarret ou
que telle courante (Suite n° 2) a l'esprit un peu chagrin mais il est difficile
de résister à l'envie de se pencher au-dessus des abîmes que creusent les
sarabandes. Sous les doigts de Murray Perahia, ces Suites françaises, à
l'écriture plutôt cursive et à la texture aérée, prennent en effet une envergure
nouvelle. Ce n'est pas le dernier atout de cette version très personnelle. |
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