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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Sylvain Gasser Six cantates forment l'Oratorio de Noël, que Bach conçut pour être exécuté en 1734 non d'un seul tenant mais lors de six offices: les feriae de Noël (jour de Noël, Saint‑Etienne, Saint‑Jean‑l'Evangéliste) pour les trois premières parties, puis la fête de la Circoncision du Christ, le dimanche après le jour de l'an et celui de l'Épiphanie. Au sein d'une discographie pléthorique, John Butt et sa phalange d'Edinburgh proposent une version à une voix par partie. Trente‑six ans après l'exposition de cette théorie par Joshua Rifkin, l'heure n'est plus au débat musicologique mais à sa vérification musicale ‑ les Passions et la Messe en si ont plusieurs fois été relues à cette échelle, mais c'est une première pour l'Oratorio de Noël. Butt fait appel à deux formations différentes quatre chanteurs pour les cantates II, IV et V, et quatre autres, soutenus par quatre ripiénistes, dans les cantates où l'orchestre est renforcé par trois trompettes (I, III et VI). L'emploi des ripénistes s'avère très convaincant dans la fresque exaltée du «Jauchzet, frohlocket» introductif: on apprécie autant les contrastes expressifs que l'équilibre de ces plans sonores hauts en couleur. C'est la plus belle et fervente réussite de cette intégrale. On doit à la prise de son une atmosphère à la fois brillante et recueillie, mettant les voix au premier plan dans les airs autant que les ensembles. Grâce au fin rendu des timbres instrumentaux (admirable palette du violon dans l'aria « Schliesse mein Herze » de la cantate III), les chanteurs s'intègrent sans paraître le parent pauvre de ce type d'interprétation (comme, par exemple, dans la fameuse Messe en si de Rifkin en 1981). Ce qui plaît ici, ce sont essentiellement les passages choraux: la texture allégée des voix, la claire émission de la langue allemande (quoique l'accentuation soit sujette à caution chez miss Wilkinson) est au service d'une plus grande lisibilité du contrepoint.
Mais il manque à
cette clarté et à la vraie franchise du ton un certain relief de l'émotion, une
certaine chaleur. Les chorals sont à l'aune de ce déficit: ainsi, les deux
chorals Von Himmel hoch de Luther qui concluent les cantates I et
Il ne se soucient pas d'exprimer la piété et la joie profonde des paroles,
simplement déclamées, comme par l'assemblée. L’écueil principal de cette version
reste, comme pour toutes les réalisations illustrant le choeur de solistes, le
niveau très variable des chanteurs, parfaits dans les ensembles, mais plus
modestes à découvert. Les partis pris de Butt sont toujours assumés, son
orchestre réunit des instrumentistes de premier ordre, mais comment
pourrions‑nous, dans une discographie florissante, nous accommoder d'une mezzo
terne, sèche et courte en graves telle que Clare Wilkinson, aussi musicienne
soitelle ? Et Nicholas Mulroy, s'il décoche à l'aise les traits de « Frohe
Hirten », ne nous émeut guère. |
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