Texte paru dans: / Appeared in:
Harmonia Mundi |
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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
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Analyste: Jérémie
Bigorie À la lumière des efforts déployés par le prêtre roux pour réussir dans le domaine de l'opéra, Amandine Beyer questionne: « Se pourrait‑il que Vivaldi se soit considéré tout d'abord comme un entrepreneur musical, le violon étant seulement un des moyens dont il disposait pour arriver au succès? » Par le truchement d'nn petit libelle de Benedetto Marcello (Il Teatro alla moda) 'qui malmène affectueusement les moeurs en vigueur dans l'opéra vénitien, Gli Incogniti se proposent donc d'ériger les tréteaux du théâtre dans l'univers instrumental.
S'il est vrai. que l'oeuvre d'un compositeur jouit, par‑delà la diversité de ses facettes, d'une réelle unité intérieure, on est autorisé à trouver certains rapprochements abusifs (les personnages masqués, la trame narrative ... ) et l'idée somme toute peu originale. N'importe, dira‑t‑on, quand tant de talents conjugués trouvent ici à s'exprimer. Seulement neuf musiciens, mais écoutez comment sonne le « coup de théâtre » originel (Sinfonia de « L'Olimpiade ») : on dirait « Le Chaos » de Jean‑Féry Rebel!
Au chromatisme de l'écriture (par exemple le parcours harmonique escarpé du Concerto RV282) répond celui des couleurs déployées par un ensemble instrumental d'une belle sensibilité chromatique. Au besoin (Concerto per violino in 'tromba) on « préparera » le violon afin d'imiter le son de la trompette, ou l'on modifiera l'accord par le biais de la « scordatura » (l'étrange Concerto RV 391). Intuitive, Amandine Beyer ordonne l'imaginaire foisonnant de Vivaldi forte d'une main gauche infaillible et d'une connivence subtile avec ses musiciens de l'ensemble Gli Incogniti.
La virtuosité, d'une grande autorité dramatique et jamais débraillée, agit ainsi comme le médiateur naturel de l'imagerie baroque... sans qu'il faille la surcharger de trop d'intentions inutiles.
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