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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Xavier Bisaro Du courage sinon de la témérité, Fabien Moulaert n'en manque pas. Ne choisit‑il pas, pour son premier disque, un joyau de l'orgue nordique (celui de St. Jacobi à Hambourg) et un florilège de pièces du XVIle siècle parmi les plus gravées ? Le pari est néanmoins réussi dès la conception du programme. Plutôt que de vastes fresques, il enchaîne des oeuvres empruntées à Sweelinck, Scheidemann et Buxtehude, d'ampleur moyenne et aux caractères contrastés, auxquelles il associe deux Kleine geistliche Konzerte de Schütz idéalement adaptés au contexte.
L'ensemble dessine un portrait complet de l'art des organistes germaniques, portrait de surcroît dévoilé sans facilité aucune: alors que l'exercice habituel de l'éblouissement aurait été tentant, l'interprète clôt son disque sur le Klag‑Lied, poignante méditation du maître de Lübeck sur la mort de son propre père. Par ailleurs, si l'orgue monumental de St. Jacobi est souvent enregistré, le parti pris d'une captation proche révèle une facette supplémentaire de cet instrument aux possibilités... inépuisables !
Le jeu de Fabien Moulaert n'est pas en reste : évidence des caractères (surtout dans les pièces de Buxtehude), netteté de la polyphonie, inventivité dans la combinaison des timbres et assurance technique élèvent sa prestation au rang des meilleures. Rappelant la manière d'un Bernard Foccroulle, l'élégance qui se dégage de ce récital constitue pourtant une sorte de plafond de verre pour l'enthousiasme de l'auditeur. A force d'être hautement tenues, les dernières variations sur Est-ce Mars de Sweelinck ou la Toccata en ré mineur de Buxtehude finissent par paraître bridées: au lieu du grand vent de la Hanse, place à un air conditionné parfaitement dosé et sans imprévu, au point de devenir par moments contraignant. Heureusement, la vigueur avec laquelle Moulaert s'empare de la Passacaglia BuxVW 161 laisse augurer un horizon autrement stimulant qui n'attend que d'être rejoint lors d'un prochain opus.
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