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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jacques Meegens Le précédent volume Taverner des Tallis Scholars virait au « concerto pour soprano solo » (cf no 620). La voix supérieure, tendue par un diapason très élevé au sommet de la texture, prédominait sans états d'âme. Le nouvel album grossit le trait : les treble flirtent avec le contre‑ut pendant une bonne partie de la Missa Corona spinea. L'effet, certes spectaculaire, et assumé par les remarquables Janet Coxwell et Amy Haworth, lasse et agresse vite l'oreille. Peter Phillips décrit effectivement la Missa Corona spinea comme un « treble concerto », et prend le parti de l'exécuter une tierce au‑dessus du diapason actuel. Il entend renforcer le faste de la plus longue des messes de Taverner, et l'une des trois composées à six voix, peut‑être en l'honneur de la reine Catherine d’Aragon, première épouse d'Henri VIII. L’adaptation du diapason (pas encore fixé au XVIe siècle) aux tessitures et aux effectifs modernes reste une véritable problématique, à laquelle il n'y a pas de réponse définitive. Mais il n'est pas seulement question de hauteur : les autres voix, que le compositeur a tout autant soignées, se trouvent reléguées au rang de simple accompagnement, la variété de leurs enchevêtrements disparaît sous l'aveuglant néon fixé au sommet. Dès qu'il s'éteint, au début de l'Incarnatus est ou du deuxième Agnus Dei, la finesse de l'écriture musicale se laisse entrevoir malgré des phrasés un peu raides. L’indépendance de chaque ligne vocale représente pourtant une caractéristique essentielle du style de cette période. La version des Sixteen (Helios, 1989) reste d'actualité; un demi‑ton plus bas seulement, mais c'est assez pour qu'Harry Christophers négocie la souplesse et les équilibres qui nous manquent avec l'équipe pourtant experte des Tallis Scholars. |
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