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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Paul de Louit Anne Louprette n'a pas froid aux yeux et s'attaque à un monument où elle est forcément entendue à l'aune de prédécesseurs illustres. Face à eux, il lui manque le naturel et la profondeur que peut conférer une longue familiarité avec une telle oeuvre. Pour l'instant, les intentions, « historiquement informées » (nul pincé qui ne soit a minima doublé), sont soulignées avec une ostentation docte qu'accentuent des tempos lentissimes. La colombe de l'Esprit‑Saint y cahote en micheline : la fantaisie sur Komm Heiliger Geist dure 7'55", contre 4' 29" à bord du TGV Chapuis ! Chez un Foccroulle ou un Lagacé, le pas auguste (mais quand même plus alerte) se justifiait par une attention simultanée à de nombreux détails ; il conservait à la pièce un galbe, un mouvement, une direction. Ici, les voix sur lesquelles l'interprète ne concentre pas son attention retombent dans un legato indifférencié où des notes coupées à la moitié de leur valeur rappellent des temps oubliés: basses pâteuses des trios, agréments inexpressifs des chorals ornés, polyphonies inertes. On espère entendre Renée Anne Louprette reprendre le recueil dans une dizaine d'années. En effet, elle témoigne déjà de deux grandes qualités : l'impeccable stabilité du tactus, queIs que soient le tempo et l'ornementation ; et un sens bluffant de la sonorité. Voici un Metzler de 1974 transfiguré, aussi beau qu'un bel instrument ancien; l’inventivité et le goût de l'interprète,en font ressortir tous les timbres par des solos et des ensembles toujours différents, sans nuire jamais à l'équilibre ni à la lisibilité. Même les chorals les plus délicats à registrer (Nun komm « a due bassi ») trouvent une solution inattendu et séduisante. Lorsque, par surcroît, les voix parviennent à chanter avec naturel, comme dans le deuxième Allein Gott, on a la certitude d'un talent prometteur, et à suivre.
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