Texte paru dans: / Appeared in:
*

Classica # 177 (11/2015)
Pour s'abonner / Subscription information

Aparté
AP109




Code-barres / Barcode : 3149028060126

Consultez toutes les évaluations recensées pour ce cd ~~~ Reach all the evaluations located for this CD

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

 
Analyste: Philippe Venturini

 

« LE DEBROUILLEMENT DU CAHOS »

 

Une première chance d'entendre Zaïs, de Rameau, depuis la version de Leonhardt en 1977.

 

Depuis l'enregistrement désormais historique de Gustav Leonhardt (1977, Stil), personne n'avait osé approcher Zaïs, préférant se limiter à quelques airs ou à son ouverture spectaculaire qui, à coups de tambour voilé, de fusées de doubles croches des violons et des « petites flûtes», dépeint de façon saisissante « le débrouillement du cahos (sic) ». Cette pastorale héroïque avait mauvaise réputation, plombée dit-on par un livret, signé Cahusac, indigent : une telle réserve n'a pourtant pas interdit aux Indes galantes de connaître le succès. Il faut donc se féliciter que la discographie lyrique de Rameau, bien peu bousculée en cette année 2014 de célébration officielle, lui offre une nouvelle chance.

 

S'il ne saurait passer pour le meilleur des livrets soumis au compositeur, celui de Zaïs n'a pas à pâlir des comparaisons et, surtout, il révèle clairement le goût de son époque qui aimait s'abandonner aux charmes d'une Arcadie rêvée et féérique, rehaussés de réflexion philosophique. Le spectateur est donc invité à suivre la bergère Zélide dont son amant Zaïs, immortel roi des Sylphes, veut éprouver la fidélité.

 

On conviendra que le concert, fût‑il capté dans le cadre favorable du Théâtre royal du château de Versailles, oblige les artistes à se soumettre, tels des funambules, à la fantaisie qu'on sait illimitée de Rameau. Malgré ces dangers, cet enregistrement permet d'apprécier un opéra riche en fort beaux moments, comme ce « Vole, enchante mon coeur » de Zaïs à l'acte II ou « Hélas dans ce cruel séjour » de Zélide, sans oublier les nombreuses réussites orchestrales. Julian Prégardien et Sandrine Piau prêtent aux protagonistes une expression aussi suave que délicate. Christophe Rousset et son ensemble leur apportent un indéfectible soutien et animent les récitatifs d'une indispensable vitalité. Remercions‑les de nous rendre Zaïs.



Fermer la fenêtre/Close window

  

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews