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Diapason # 640 (11/2015)
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Audax  
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Code-barres / Barcode : 3770004137046

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Analyste: Roger‑Claude Travers

Johannes Pramsohler (disciple de Rachel Podger et Reinhard Goebel, dont il joue le Rogeri de 1713) s'est fait une mission de réévaluer l'importance historique et artistique du violoniste et compositeur Antonio Montanari. Un opulent livret replace dans l'école romaine ce digne successeur de Corelli; Michael Talbot développe les maigres éléments biographiques connus, et analyse avec un louable souci d'équité son oeuvre concertant. Premier violon permanent de la maison Ottoboni dès 1712, mais serviteur aussi d'autres familles de la noblesse romaine, professeur incontournable (surtout après la mort de Corelli), Montanari bénéficiait d'un statut au moins égal à celui de Mossi ou Valentini. À Rome, c'est lui que Johann Georg Pisendel voulut rencontrer en 1717, comme en témoignent des oeuvres conservées à Dresde ‑ dont le Concerto en ut majeur glissé en complément.

 

Glané dans l'Opus 1 (Amsterdam, 1730), le programme est partagé entre des concertos et des concertos grossos stylistiquement datables au moins de la décennie précédente. L’écriture, de lignée post‑corellienne, est ambitieuse et originale, alliant virtuosité violonistique riche en figurations inventives, solide technique contrapuntique et flexibilité des plans tonaux. Parfaite comme l'Opus 6 de Corelli ? Loin de là. Souvent sans véritable idée directrice thématique, les tutti s'égrènent comme une suite de petits motifs juxtaposés avec une certaine maladresse de développement. Constat encore plus flagrant dans le concerto pour Pisendel. Mais plusieurs oeuvres méritaient de sortir de l'ombre, comme l'Opus 1 no 1 et surtout l'étrange no 6, avec son superbe Allegro fugué incluant des interventions exigeantes du soliste dans l'aigu, son Largo poétique en style récitatif et les épisodes du finale où le violon seul alterne avec des tutti aux cellules thématiques pleines de surprises.

 

L’Ensemble Diderot aborde Monta­nari à un instrument par partie dans un mouvement naturel, très souple. Il avance sans sécheresse aucune, avec précision et limpidité dans la lecture des fugues. L'archet de Pramsohler ornemente élégamment, avale les figures suraiguës, et s'offre une petite cadence dans le Grave du no 8. Pari gagné : voilà une contribution significative à notre connaissance de l'école romaine.
 

 

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