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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie
Bigorie Chef-d’oeuvre de jeunesse réalisant la synthèse de tout ce que Haendel a pu puiser en Italie, Agrippina, par sa veine mélodique inépuisable et l’intensité dramatique générée par le génial livret de Vincenzo Grimani, occupe dans sa production à peu près la même position qu’Idoménée chez Mozart ou Macbeth chez Verdi.
Mis à part un
Néron parfois à bout de souffle et en panne de diapason (« Quando invita
la donna l’amante » à l’acte II), la distribution s’impose par son
homogénéité: la Poppée d’Ida Falk Winland fait face à l’engrenage ourdi par
Agrippine avec de puissants moyens vocaux, tandis que le contre-ténor
Christopher Ainslie (Otton) jouit d’un timbre très avantageux d’alto qui lui
permet de moduler les inflexions pathétiques de « Voi che udite il mio
lamento ». Et si la principale révélation était le Claude de Joao
Fernandez? Manifestement chérie du public qui applaudit à chacune de ses
interventions, la basse portugaise découverte par William Christie s’impose
par la noblesse de son chant et la perfection de son legato. Rien ne
garantissait que la soprano Ulrike Schneider, outsider en territoire
baroque, s’envelopperait aisément dans les plis de la stole antique du rôle
éponyme, mais sa prestation emporte l’adhésion bien que l’on puisse trouver
le style anachronique. Sonorité mince mais aux pupitres d’une grande
proximité avec les chanteurs, l’orchestre du festival de Göttingen
bénéficie, à défaut d’une pâte instrumentale suffisamment colorée (et des
cordes à l’intonation parfois douteuse), de la direction affutée de Laurence
Cummings. Si Jacobs (HM) domine sans conteste, cette version captée en
public peut voisiner avec celle de Gardiner (Philips) sans rougir. | |
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