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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Roughol « Carmina chromatico quae audis modulata tenore » (« Ces chants que tu entends modulés avec un ténor chromatique ») : même hostile au latin comme un(e) ministre, on comprend dès le prologue spectaculaire du cycle les intentions affichées par Lassus, exécutant vers l'âge de vingt‑cinq ans, à Munich, l'exigeante commande de son récent maître Albrecht V. Les douze motets sur les « prophéties des sibylles », hexamètres d'un auteur anonyme, coulent les jeux chromatiques sur un socle souvent homophonique. Le procédé donne au recueil un hiératisme étrange : miroir des douze sibylles de Michel‑Ange à la chapelle Sixtine, que Lassus vit lors de son séjour romain ; et miroir des recherches théoriques audacieuses des Zarlino et Vicentino sur le chromatisme et les affects. Les solistes
de Daedalus (Alpha), du Hilliard Ensemble (ECM) et du Cantus Cölln (DHM) se
sont approprié le cahier avec tant d'autorité que nous avions perdu
l'habitude d'y apprécier l'étoffe d'un choeur de chambre. Celui de Daniel
Reuss assume une lecture distanciée, étirée, qui nappe les colorations
harmoniques et les variations métriques sous une solennité uniforme. Les
motets de Nativité proposés en complément (d'un disque scandaleusement
court) ont à peine plus de relief. |
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