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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Luca
Dupont-Spirio On ne peut que se réjouir en découvrant cet oratorio à l’origine incertaine, qui atteste une fois de plus, si besoin était, le génie de Stradella. L’argument retrace le conflit opposant l’impératrice byzantine Eudoxie au patriarche Jean Chrysostome : le second finira banni pour avoir combattu en prêchant les excès de la première. Malgré un livret statique, où les arguments se répètent sous diverses formulations sans que se dégagent des épisodes, la partition est une merveille. L'écriture vocale exigeante des airs et des ensembles, l’habileté contrapuntique associée à un matériau minimal, servent un style unique et constamment heureux. Si la théâtralité des prestations convainc, on ne peut taire certaines limites techniques. La partie supérieure des trios, avec ses tenues et son caractère éclatant, a raison des aigus de Nora Tabbush, dont on regrette le manque de justesse dans ces pages magnifiques. Les moyens plus grands d’Arianna Vendittelli ne le sont pas suffisamment pour le rôle d’Eudoxie. Si les passages les plus doux révèlent des médiums séduisants, ceux où s’affirme la virulence de la souveraine accusent un défaut de maîtrise et de puissance. En revanche, le timbre concentré, l’articulation mordante de Filippo Mineccia campent bien un messager pressant. Dans le rôle-titre, Matteo Bellotto ne manque pas de majesté lorsque le rythme laisse s’épanouir ses graves rayonnants ; on le sent néanmoins dépassé par les traits imprécateurs de « Fugge il dì ». Seule présence instrumentale de l’oeuvre, le continuo accompagne avec souplesse et relief, malgré une direction rythmique parfois flottante. Espérons que cet opus remarquable ne sera pas oublié dans le flot des nouveautés.
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