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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Sophie Rougho Depuis 2013, chaque édition du Festival internazionale Alessandro Stradella de Nepi ‑ ville natale du compositeur ‑ ressuscite et enregistre une oeuvre sous la direction d'Andrea De Carlo: en 2013 la sérénade La forza delle stelle (Cinq Diapason, cf no 628), en 2015 l’un des six oratorios de palais de Stradella, Santa Editta (à paraître). L’édition 2014 exhumait San Giovanni Crisostomo, oratorio pour cinq voix et basse continue à ne pas confondre avec le plus connu San Giovanni Battista ‑ dont Minkowski grava en 1991 avec Gérard Lesne et Catherine Bott une version mémorable (Erato, Diapason d'or). En cette fin du XVIIe siècle romain, le genre oratorio satisfait le regard acéré du pape sur la chose lyrique et les inclinations contradictoires des religieux pour la méditation théologique et l'opulence vocale. Contexte périlleux, où Stradella s'épanouit : les récits investissent le sacré avec une belle force rhétorique, les airs sollicitent les sens.
Crisostomo, évêque de
Constantinople, est déposé en 403 par l'impératrice Eudoxie (Eudosia) qui le
contraint à l'exil. Leur conflit, piété austère versus narcissisme païen, se
double de la rivalité entre l'évêque Théophile (Teofile), qui se range aux
côtés d'Eudosia, et l'Envoyé du Pape (Inviato di Roma). Stradella exploite
avec imagination un livret anonyme alambiqué. L’écriture concise alterne
duos, trios, airs brefs et intenses, récitatifs exceptionnellement mobiles
et percutants (des personnages ou d'un Testo reprenant la narration). Un
continuo dynamique chaperonnant le tout de façon racée, le Diapason
découverte serait de mise si l'Eudosia d’Arianna Vendittelli n'était pas
aussi univoque dans l'aigreur hystérique. Hélas! Elle cloue de son arrogance
impériale la subtilité élégante de Luca Cervoni et Filippo Mineccia, et
toise le Crisostomo serein et généreux de Matteo Bellotto. |
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