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Diapason # 618 (11/2013)
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Challenge Classics
CC72560



Code-barres / Barcode : 0608917256024

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La version des six sonates que Ton Koopman enregistra voici presque trente ans pour Philips, avec Monica Huggett, n’avait laissé personne indifférent : les ornements effervescents et le toucher explosif du jeune maître, combinés au jeu capiteux d’une superbe violoniste, ne tranchaient pas moins avec le motorisme placide à la mode chez les « modernes » qu’avec le chef-d’oeuvre de Leonhardt et Kuijken (DHM, 1973). Cette voie généreuse et spontanée fit somme toute peu d’émules : l’audace laisse souvent place à une pure virtuosité (du violoniste ou du claveciniste, chacun tirant la couverture à soi) ou à l’inverse, à des recherches de fusion du discours entre les deux instruments (parti pris de l’intégrale récente et passionnante de Banchini et Bötticher, cf n°603). Koopman revient aux sonates en compagnie cette fois de Catherine Manson, et privilégie de nouveau les atouts individuels. Le métier et l’évidente complicité des musiciens suffisent à définir un terrain d’entente. Il s’agit avant tout de la rencontre de deux remarquables artistes autour d’un texte passionnant. Le résultat nous enthousiasme. La violoniste écossaise, concertmaster de l’Orchestre baroque d’Amsterdam depuis 2006, possède une expérience étendue des répertoires classique et baroques ; sa palette sonore, son style ne souffrent d’aucun cliché, sa maîtrise technique s’avère digne de tous les éloges. Aucun problème d’intonation dans les délicates doubles-cordes de la Fa mineur ou les bariolages acrobatiques de la Mi majeur ; la musicienne est totalement disponible au dialogue, fait d’élégance et d’une force persuasive discrète mais intense. Toujours aussi fantasque, Koopman a arrondi les contrastes de son toucher, et s’ingénie à registrer abondamment (on avait remarqué cette nouvelle tendance dans de récentes Suites françaises). L’aisance des subtils changements dynamiques et de caractère laisse penser que le facétieux aîné s’amuse à dispenser d’utiles conseils à la jeune génération.

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