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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Philippe Grosperrin Une longue lettre du poète à Hasse montre combien le premier avait une conscience aiguë de l'économie scénique autant que musicale de l'opera seria: c'est lui qui désigne les passages de récitatif à soutenir par l'orchestre, dès la seconde scène et jusqu'aux adieux du héros. Voilà une des beautés insignes d’Attilio Regolo. Il est d'ailleurs affligeant de trouver dans la notice du coffret les vers du livret disposés comme de la vulgaire prose et privés des didascalies signalant la constitution de tableaux tragiques. Au moins Frieder Bernius ne trahit‑il pas la distinction rare d'une musique moins propice au feu d'artifice qu'à un climat de majesté (prescrit dans les indications de tempo) et de tendresse noble. L'intelligence rythmique, la tension équilibrée de sa direction sont précieuses, malgré le choix d'une unité tempérée qui atténue le Grave de l'entrée de Regulus comme l'Allegro assai con fuoco de son premier air du Il. Mais le chef doit faire avec la distribution de ce concert au Semperoper de Dresde (un son notablement aéré) en mai 1997 ‑ d'où hélas des coupes (six airs, dont le dernier du protagoniste, mais aussi la réduction au tiers de ses rencontres avec Manlius). La roche Tarpéienne est près du Capitole pour un opéra destiné aux plus grands chanteurs du temps: le castrat Annibali en Régulus, avec pour fille et fils Faustina Bordoni et Regina Mingotti, et en consul le ténor Amorevoli. Axel Köhler cherche l'accent, l'étendue, la consistance d'un héros près de s'évaporer. Martina Borst (Enée déjà fuyant dans la Didone de Jommelli gravée par Bernius en 1994) n'offre à la fière prima donna que l'inertie d'un mezzo tièdement exact, abandonnant l'éloquence à l'orchestre. Les aigus, les intervalles, la phrase longue de Manlius mettent Markus Schäfer à la gêne, mais lui au moins fait vivre un caractère parlant romain par sa rugosité. La musicalité émouvante de Sibylla Rubens, le brillant mâle d'un Michael Volle pas encore wagnérien sont un plaisir, plus qu'une Barcès à l’oeil vif mais en disette d'ornements. Cet opéra‑phare mérite mieux que cette version d'attente (à prix modique). |
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