Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
Analyste:
Luca Dupont‑Spirio
Pédagogue dans
l'âme, jadis au Conservatoire de Paris, depuis sur la route internationale des
masterclasses, William Christie cultive son Jardin des Voix avec une
ferveur attendrie. La réputation de cette académie biennale n'est plus à faire.
Depuis 2002, on y a découvert entre autres Marc Mauillon, Sonya Yoncheva,
Callurn Thorpe, Judith Van Wanroij, Christophe Dumaux, Joāo Fernandes ou
Emmanuelle de Negri. En 2015, la septième édition nous présentait Lea Desandre,
star cette année d’Alcione salle Favart et des Victoires de la musique.
Après tant de succès et de chemin parcouru, la publication de ce live
vieux de deux ans s'imposait‑elle ? Loin de compléter a posteriori notre image
des interprètes, elle nous les montre tous, orchestre compris, dans une méforme
singulière.
Le programme, italien et à peu près chronologique, fait la part belle aux
ensembles dès le début. Mais un humour sans timing et une polyphonie sans éclat
ne donnent pas le change dans de délicieux extraits de comédies madrigalesques (Banchieri
et Vecchi). Plus loin, le XVIlle de l'opera seria offre à chaque chanteur
‑ sauf John Taylor Ward ‑ un épisode soliste. À Carlo Vistoli le Handel d'Orlando,
où un timbre acide dans les récitatifs et falot dans les airs éteint la scène de
la folie. À Lucia Martin‑Carton celui du Trionfo, où « Lascia la spina
» (moment de grâce qui deviendra « Lascia chio pianga » dans Rinaldo)
trouve un orchestre endormi. La voix n'interpelle que par une respiration en
urgence avant la cadence trillée sur « dolor », et des glissandos
disgracieux sur « cercando ». Ceux‑de Desandre sur « inferno »
dans « Gelosia » de Vivaldi (extrait d'Ottone in villa) ne sont
pas plus heureux, au milieu de vocalises à la vigueur confuse. Autre morceau
vivaldien, « Care pupille » (Il Tigrane) s'épuise dans un
accompagnement mécanique, Nicholas Scott laissant retomber la phrase à chaque
mot.
En fin de parcours,
les parodies de la vie théâtrale empruntées à Cimarosa, Haydn et Sarro
deviennent des tunnels. La mise en espace et le jeu des chanteurs
suffisaient‑ils, ces deux soirs de mars 2015 à Melbourne, à tenir le public en
haleine ?
Cessons. Les six
jeunes pousses dénichées par le maitre‑jardinier ont connu et connaîtront des
soirs bien meilleurs. Hâtons‑nous de les retrouver sur scène, et souhaitons à la
huitième promotion, actuellement au travail, de mieux réussir sa tournée
d'envoi.
Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these
suppliers. FR -
U.S. -
UK
-CA -
DE- JA -
Un achat via l'un ou l'autre des fournisseurs proposés contribue à
défrayer les coûts d'exploitation de ce site.