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Analyste:
Denis Morrier
Voici
une quinzaine d'années, un manuscrit musical inconnu était découvert sur un
marché aux puces, près de Vienne, par un jeune organiste et musicologue, Roman
Chlada. Après lui avoir consacré une étude universitaire et numérisé la
partition (accessible en ligne sur IMSLP), il revendit sa trouvaille, achetée
soixante euros, à un acquéreur resté anonyme pour un montant considérable. Il
s'agit d'un document de première importance : datant du début du XVIIIe siècle,
il renferme plus de, soixante‑dix compositions liturgiques pour une à deux voix
solistes, avec accompagnement de clavier (noté en tablature) ou de chitarrone.
La page de garde présente une signature en grande partie illisible. Il est peu
probable que ce « Carlo G... » soit le fameux Carlo Gesualdo. A une exception
près (un motet de Marenzio), toutes les oeuvres sont inédites: la plupart sont
attribuées à « C.G. », mais quelques autres se voient apposées les noms de
Caccini, Quagliati, Giaccobi et Barbarini.
Le manuscrit présente une autre singularité: les parties vocales sont parées de
diminutions écrites et de signes d'ornements, mêlant les deux manières de
Luzzaschi et de. Caccini. Il nous offre ainsi un inestimable témoignage
supplémentaire sur l'art de l'ornementation vocale (mais aussi organistique),
jusque dans la pratique liturgique, au crépuscule de la Renaissance.
Grâces soient donc rendues aux Profeti della Quinta de nous proposer, en
première mondiale, une sélection de dix‑sept motets ‑ plus six pièces d'orgue,
extraites de sources contemporaines, supérieurement interprétées par Jörg‑Andreas
Bötticher sur un Antegnati somptueux, qui sert également à l'accompagnement des
voix. Celles‑ci sont à la fois sonores et agiles, dissemblables et
complémentaires. Le contre‑ténor Doron Schleifer parvient à allier timbre éthéré
et vaillance virtuose, quand la soprano Perrine Devillers, à la voix plus
charnue et sensuelle, cisèle ses arabesques avec une agilité rayonnante.
La complémentarité des voix s'impose dans les duos suaves de « C.G. » (Veni
dilecte mi et Sicut sponsus), et plus subtilement encore dans la
confrontation des deux versions de la monodie de Caccini proposées par le
manuscrit: version latine, que la soprano chante avec une intensité fervente,
soutenue par l'orgue, et version italienne, qui gagne une tournure plus
madrigalesque dans le duo du contre‑ténor et du chitarrone. Elam Rotem et son
merveilleux collectif israélo‑helvétique font à nouveau oeuvre utile (et
délectable) après leurs courageuses réalisations consacrées à Luzzaschi et à
Salomone Rossi.
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