Texte paru dans: / Appeared in:
|
|||||||
|
Outil de traduction (Très approximatif) |
|||||||
|
Analyste:
Philippe
Ramin Du recueil publié par Dowland en 1604, Sit Fast ne garde que les sept fameuses pavanes, placées en miroir d'une partition pour soprano et cinq violes de George Benjamin, Upon silence (1990). Ces trois « versets » sur un poème de Yeats se réapproprient le « word painting » de l'école élisabéthaine et ses outils rhétoriques. Illuminée, Sarah Breton coule son chant dans le contrepoint ciselé du consort. La réalisation instrumentale est, comme toujours avec l'ensemble français, admirablement maîtrisée; son jeu distancié, le raffinement extrême des couleurs et la cohésion exceptionnelle des registres font écho à l’Art de la fugue paru en 2011 (Eloquentia, cf. no 592). Poser sur les sept pavanes un éclairage unique est un choix délicat: il ne s'agit pas de guider l'auditeur pour lui faire apprécier l'évolution d'une écriture à la lisière de deux mondes, mais de l'immerger dans un temps suspendu. Une expérience singulière. ~~~~ Le Chelys Consort of Viols s'en tient lui aussi aux sept pavanes, qu'il met en perspective avec des contemporains de Dowland. Mélancolies apaisées, inquiètes, éthérées ou nourries d'espoir, tout l'éventail se déploie. Robert Jones, auteur du sinistre et splendide Lie down poor heart voisine avec Eyes look no more de John Danyel, dont le thème s'apparente à la pavane Lachrimae. La magie du projet doit beaucoup à Emma Kirkby, qui n'a pas perdu les secrets de la poésie en musique. La voix moins riche et plus sombre qu'autrefois, le soutien désormais fragile sont compensés par la générosité précise du phrasé. Elle donne la main à une jeune équipe déjà experte dans l’exigeante pratique du consort, et nous emmène sur des rives à la séduction trouble. |
|||||||
