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Analyste:
Xavier Bisaro
Les
interprètes qui ont renoué avec l’alternance entre orgue et voix pour la musique
française ou italienne n'ont pas seulement fait oeuvre de « reconstitution »
liturgique. Un tel rapprochement, pour nos oreilles modernes coupées de l'office
religieux, prépare l'écoute des pièces pour orgue: il nous présente le matériau
de plain‑chant qu'elles développeront; il met en perspective, dans deux espaces
sonores, une expression musicale simple et une autre beaucoup plus élaborée. Les
enregistrements qui ont recours à cette dramaturgie dans le répertoire allemand
sont encore assez rares : Kei Koito en tire parti dans un programme éclectique,
tout à l'honneur des « prédécesseurs de Bach » depuis Hieronymus Praetorius et
Scheidemann jusqu'à la génération de Buxtehude. La partie vocale (plain‑chant,
chorals ou polyphonies) ne dépasse pas quinze minutes, ce qui se révèle bien
suffisant. Susurrer un choral sous les micros à une voix par partie, en donnant
l'impression qu'il s'agit d'un madrigal amoureux, génère un contraste à tout le
moins étrange et anachronique, mais indiscutablement efficace pour faire valoir
l'intensité vivifiante du jeu de l’organiste à Tangermünde ! Galvanisée par les
timbres de l'orgue Sherer (en passe de devenir une vedette discographique) et
l'insondable richesse des combinaisons qu'ils suggèrent, Koito insuffle un
dynamisme magistral à ce répertoire. Ceux qui la connaissent (notamment pour
l'album « Musique d'orgue avant Bach », Diapason d'or déjà) sont habitués
à cette façon singulière de mettre le contrepoint en relief par un travail
affûté de ses contours rythmiques. Les autres risquent d'être surpris ! Plutôt
que de se concentrer sur les recoins des oeuvres, elle les pense par grands
aplats, quitte à ne pas se perdre dans les considérations de détail. Sûre de
l'effet de ses registrations colorées, de ses diminutions et de son impétuosité,
Koito avance... et nous avec, plus souvent ébahis que charmés, mais totalement
convaincus. Sous ses doigts, l'orgue évoque autant l'enivrante virtuosité de la
musique italienne du XVIIe siècle que le souffle chaleureux des instruments à
vent lorsqu’ils sont joués lentement (O lux beata Trinitas de Hieronymus
Praetorius). Semblant avoir trouvé le velours nécessaire à l'habillage de sa
main de fer, elle relègue ses partenaires vocaux au second plan, et prouve que
l'orgue a bien plus de ressources qu’eux pour clamer une louange et chanter une
prière !
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