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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
David
Fiala Le Huelgas Ensemble reprend le rythme discographique de ses riches années chez Sony-Vivarte. Paul Van Nevel a toujours autant d'inspiration pour ses programmes que pour ses choix de musiciens. Le nouveau récital donne à entendre un des plus profonds bouleversements qu'ait connu l'Europe dans les siècles de prédilection du groupe : la Réforme, Le cinq centième anniversaire de l'affichage public des thèses de Luther en 1517 n'est sans doute pas étranger au projet. Mais au lieu d'une anthologie de chants illustrant l'écho de 1517 dans la musique francophone (comme les récitals de psaumes de l'Ensemble Clément Janequin), c'est une autre date, tristement célèbre, que Paul Van Nevel évoque: le massacre des Huguenots le 24 août 1572 à Paris et dans les principales villes de France. Sa très personnelle sélection de pièces, bien dans sa manière, s'organise en trois sections. Trois psaumes polyphoniques français résument d'abord l'immense production qui a résulté de la diffusion des nouveaux psautiers en langues vernaculaires. Deux laude italiennes et un Agnus Dei de Palestrina évoquent ensuite Rome et la Contre‑Réforme, entre chant simple et sommet de contrepoint. Enfin, un riche mélange de pièces françaises et latines de L’Estocart, Servin, Costeley et Le Jeune fait revivre l'inspiration et la diversité de la musique française autour de 1570. L'ensemble paraît bien hétéroclite à première vue, et là brève notice n'aide guère à suivre le fil. C'est à l'écoute qu'il prend sens: toutes ces pièces partagent une intensité émotionnelle saisissante, que les dix chanteurs et le quatuor de violes restituent avec ferveur, dans les tempos très étirés de Van Nevel. Après une chanson de L’Estocart imitant une bataille à la manière de Janequin, un sonnet mis en musique par le catholique Costeley, d'apparence anodine mais dont un vers cite le « psaume des batailles » huguenot, se transforme en une vaste incantation de dix minutes. Le disque se clôt alors sur une impressionnante chanson chromatique de Le Jeune, dont les derniers accords, sur les mots « en la mort », résonnent longtemps dans la mémoire. C'est en réalité une poignante méditation musicale sur l'effroyable conflit de ces années que livre ici Van Nevel, un disque incantatoire comme pour conjurer l'horreur. |
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