Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Luca
Dupont‑Spirio Chef‑d'oeuvre de poésie élégiaque, l'ode de Blow sur un texte de Dryden est le plus célèbre des hommages qui suivirent la mort de Purcell. Le poète mêle dans un panégyrique brillant des références attendues (Orphée, l'Arcadie, l'harmonie des sphères) tandis que le musicien trouve la voie d'une révérence intime, où la plainte, la tendresse et l'admiration pour le maître qui n'est plus se partagent entre deux flûtes à bec et deux countertenors. Le terme, on le sait aujourd'hui, désignait autrefois les ténors aigus. Or, les interprètes on presque toujours suivi la confusion de Michael Tippett, qui émerveillé en 1943 par Alfred Deller, voulut faire du countertenor un falsettiste. Ainsi ont défilé dans la discographie de l'ode les « contre‑ténors » au sens moderne, de Deller lui‑même (avec son fils Mark, HM 1970) à Damien Guillon (avec Carlos Mena, Mirare 2010) en passant par le couple improbable mais inspiré de James Bowman et René Jacobs, réunis en 1973 par Leonhardt (Seon). Souvent dans le registre de la partition, le passage de la voix de poitrine à la voix de fausset gênait les chanteurs, ou bien le timbre de la seconde s'accordait mal au relief du discours. Seuls Rogers Covey-Crump et Charles Daniels, dans un album rassemblant plusieurs déplorations sur la mort de Purcell (Hyperion, 1991), avaient « reténorisé » l'ode de 1695. Samuel Boden et Thomas Walker suivent leur exemple et le dépassent. Dès le premier duo, « Mark how the lark and linnet sinq », le sens du mot se joint à un instinct rythmique sans faille. Les aigus se posent avec majesté, les vocalises fusent sans perdre leur impact rhétorique. Art noble, érudit et sans froideur. Écoutez la suavité de « Drink in her music with delight » dans le second duo, le pathétique « Alas » » de Walker dans son premier solo, le choc des « jarrinq spheres » dans celui de Boden. On tiendrait là une référence absolue, n'était un continuo engourdi et des flûtes évanescentes. Sous un climat tout autre, l'ode Begin the song ! pour la Sainte‑Cécile de 1684 recèle la même finesse vocale, jusque chez le choeur de chambre. Parmi ses solistes, Callum Thorpe s'mpose dans « Musics the cordial ». Deux pièces inédites, The Nymphs of the wells et Dread Sir, the Prince of Light forment des compléments secondaires. Malgré les réserves qu'inspire Arcangelo, une paire de ténors magistrale qui restera dans les mémoires. |
Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these
suppliers.
FR -
U.S. -
UK
-
CA -
DE -
JA -
Un achat via l'un ou l'autre des fournisseurs proposés contribue à
défrayer les coûts d'exploitation de ce site.
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews