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Diapason # 661 (10/2017)
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Alpha
ALPHA368



Code-barres / Barcode : 3760014193682

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Analyste: Olivier Fourès

Marco Ceccato a fait très fort avec ses deux premiers récitals (Boccherini et Vivaldi), salués chacun par un Diapason d'or. La récompense valait autant pour l'autorité subtile du musicien que pour le dialogue symbiotique avec son Accademia Ottoboni, qu'il renoue dans un programme savant: il met à l'honneur les « valets de chambre » violoncellistes des cardinaux Pamphili et Ottoboni, mécènes inspirés sans qui Rome n'aurait pas connu son remarquable essor musical autour de 1700. Des oeuvres inédites ou négligées dévoilent une vallée aussi sauvage que fertile, et soulignent la place essentielle de la Ville Éternelle dans l'évolution du violoncelle. 

Ceccato,épaulé par une Accadema Ottoboni toujours aussi riche en couleurs et raffinée, tire parti des étranges sonates miniatures de « Pippo » Amadei et Haym, des relents français ou galants chez Boni et Bononcini (le fameux usurpateur qui paraphrase cette fois‑ci l'Opus 10 no 5 d'Albinoni dans son Andante initial). Il n'est pas moins à l'aise avec la fantaisie extravagante de Costanzi, futur maître de Boccherini (on reconnaît dans le deuxième mouvement de sa Sinfonia plusieurs thèmes de Vivaldi, avec qui il travailla à Rome dans les années 1720). Sa remarquable virtuosité nous bluffe plus d'une fois (plages 10, 19 et 23). Son geste élastique et impulsif est aussi savoureux dans les moments de style (plages 19, 25) que propice à l'abandon lyrique (plages 5, 24, 26). Qui douterait après cela que nous te nons, avec Marco Ceccato, un des violoncellistes et des musiciens les plus remarquables de la scène ba­roque ?

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